L'automobile européenne toujours en crise
Dans les 27 pays de l'Union Européenne, l'augmentation des ventes de voitures neuves a été en en 2014 de +5,7 %. Loin d'être le signe d'une sortie de crise, cela confirme que l'on est bien entré depuis la crise de 2008 dans un nouveau cycle pour la production et les ventes d'automobiles en Europe. Après six ans de baisse consécutive, il s'est en effet vendu 12,5 millions de voitures neuves dans l'Union européenne alors que le nombre total de voitures vendues était de l'ordre de 15 millions dans la décennie précédente. On est très loin d'un retour aux niveaux d'avant crise.
Seule l'Angleterre retrouve des niveaux de vente d'avant crise, mais au prix des sacrifices imposées à toute la population laborieuse. Les pays d'Europe du Sud avaient tellement chuté les années précédentes que l'Espagne affiche une hausse de 18 %, le Portugal de 35 % et l'Italie de 4 %. La France avec des ventes stagnantes (+0,3%) par rapport à l'année précédente est le maillon le plus faible combinant austérité gouvernementale et saturation des marchés automobiles.
La mondialisation de l'industrie automobile ne signifie pas l'uniformisation des situations selon pays et continents . Ventes et productions d'automobiles ont fortement progressé depuis 1988 surtout en Chine, mais aussi aux Etats-Unis où les niveaux d'avant crise ont été rattrapés. Au contraire, Union Européenne, Russie, et Amérique latine ont été en 2014 frappés par des crises.
Dans cette concurrence inégale, les constructeurs qui s'en sortent le mieux pour leurs profits sont ceux qui ont le mieux réparti leurs ventes et leurs productions partout sur la planète. Renault et PSA, à la traîne derrière Volskwagen, General Motors ou Toyota, les trois premiers constructeurs mondiaux, accélèrent leur internationalisation.
En 2014, PSA a vendu plus de voitures en Chine (734 000 ) qu'en France (637 000). Les ventes de PSA en Europe ne représentent plus que 60 % des ventes totales, se rapprochant ainsi de l'objectif de la moitié des ventes réalisées hors d'Europe, répartition déjà atteinte par Renault depuis 2012.
PSA associé avec le chinois Dongfeng et Renault allié à la firme japonaise Nissan sont devenus des constructeurs mondialisés qui répartissent leurs lieux de production et choisissent leurs débouchés en fonction de leurs critères de profit. L'augmentation des ventes mondiales annoncée tant par Renault que par PSA va entraîner des profits en hausse accaparés par propriétaires et actionnaires. Ces profits retrouvés constituent un aiguillon pour revendiquer augmentations de salaires et emplois.