Refuser la fermeture de l'usine Metaltemple à Fumel
Metal Temple à Fumel dans le Lot et Garonne a déjà subi des centaines de suppressions de postes.Il n'y a plus que 136 salariés sur l'usine et le dernier plan propose de garder 29 ouvriers. C'est la mort de l'usine programmée !
Metaltemple est issu de la Société aquitaine de fonderie automobile, longtemps parmi les plus rentables du groupe Saint-Gobain-Pont-à-Mousson. En 1970, ils étaient près 4 000, fabriquant des pièces pour la voirie, l’adduction d’eau, la SNCF l’automobile et les poids lourds. "Fumel, de feu, de fer, de rock" retrace leur lutte des décennies passées. (Voir l'interview d'Ignace Garay dans Tout est nous" en novembre 2013)
Aujourd'hui, les ouvriers de l'usine MetalTemple menacent de faire sauter leur usine en cas de liquidation judiciaire. Entourée de bouteilles de gaz reliées entre elles, cette entreprise abrite une machine de Watt inscrite sur la liste des monuments historiques. "Aujourd'hui, nous n'avons plus rien à perdre. C'est pour cela que nous avons placé autour du bâtiment qui abrite une machine de Watt une dizaine de bonbonnes de gaz reliées entre elles et prêtes à exploser. Cette machine à vapeur de 1850, classée à l'inventaire des monuments historiques, disparaîtra si nous devons disparaître", a déclaré à l'AFP Claude Garimbay, délégué CGT de MetalTemple.
Philippe Poutou est venu soutenir les salariés de l'usine. Il a donné un interview à a Dépêche du Midi (consulter l'interview).
Quel est le sens de votre venue aujourd'hui à Fumel ?
C'est naturellement un signe de solidarité. Pour moi c'est basique ; Quand on voit comment ces ouvriers ont lutté, se sont fait balader et que l'histoire, aujourd'hui va mal se terminer car le projet des 29, c'est du gros pipeau : dans tous les cas, dans six mois ou dans un an, c'est la liquidation complète.
Qu'est-ce qui peut-être fait ?
Il faut qu'on soit là. Il faut qu'on discute et pas uniquement des indemnités à revendiquer. Il faut dénoncer jusqu'au bout le scandale que représente la fermeture de cette usine. Il faut poser la question de l'emploi, pour plein de raisons : tout d'abord pour les 136 qui demain seront au chômage, pour la région, pour la vie sociale du territoire. Et puis symboliquement l'usine de Fumel est un lieu de lutte, de résistance. C'est la solidarité ouvrière, c'est Ignace (Garay), c'est un peu une leçon de politique (…). S'il faut faire sauter la machine de Watt pour être entendu et bien moi je suis pour.
Et que faire au niveau national ?
Il faut arrêter ce rouleau-compresseur ultra-capitaliste qui détruit tout sur son passage. Qu'on arrête avec les mots «rentabilité» et «compétitivité». Cela passera par des luttes sociales. Je suis aussi là pour discuter de tout ça. (… ) Il faut des appels nationaux à résister, à se défendre, et on a un vrai problème de ce côté-là. Il faut secouer les directions syndicales : des bases militantes sont prêtes à se battre mais on n'a pas l'outil qui permettrait d'organiser, de coordonner et de faire converger les luttes d'aujourd'hui qui pourraient encourager, pour demain, des luttes plus importantes. Nous, les organisations censées défendre les salariés, on n'est pas à la hauteur. Il faut donc qu'on discute de ces choses-là pour qu'à moment donné ça «pète », dans le bon sens du terme.