PSA Mulhouse : une flexibilité débridée

Publié le par Informations presse syndicat CGT PSA Mulhouse

Lors d'un CE extraordinaire de l'usine PSA de Mulhouse, la direction a annoncé la mise au chômage partiel des salariés de la ligne C4/DS4 le vendredi 27 mars. Dans le même temps, elle confirme que les samedis 11 et 25 avril seront travaillés par ces mêmes salariés, ce qui fait suite à quatre samedis déjà travaillés en janvier et février.


En définitive de janvier à avril au système 1, la direction aura imposé 3 jours de chômage (les 5 et 6 janvier et le 27 mars) et 6 samedis en heures supplémentaires non payées. Lors de ces heures sup, seule une majoration légale de 25% soit environ 20€ est due, les 7 heures travaillées de chaque samedi servant à "éponger" l'activité partielle. Dit plus simplement : les salariés payent eux-mêmes le chômage partiel par des semaines de 6 jours de travail, chômage pour lequel PSA touche des aides de l'Etat*.

Quant à la ligne du système 2 (2008), la direction maintient 3 jours de chômage les 27, 30 et 31 mars... tout en annonçant 2 samedis travaillés en avril ! Pas de baisse de commandes en vue en mars qui expliquerait ce chômage partiel : la direction use de ce dispositif pour réorganiser l'approvisionnement logistique de la ligne avant l'arrivée en production des C4/DS4.


C'est donc pour ses propres intérêts d'organisation que PSA décide de stopper la production 3 jours en mars, en amputant les salaires des ouvriers au passage (perte de 13€ environ par jour), et prévoit la fabrication de 700 voitures supplémentaires par des heures sup non payées en avril sur cette même ligne.

La CGT dénonce ce travail à la carte avec lequel la direction voudrait nous habituer à travailler quand elle le veut, comme elle le veut.


Les heures supplémentaires montrent en réalité que nous ne sommes pas assez nombreux pour faire la production - à l'heure où la direction s'apprête à fermer une ligne de montage, et qu'il est nécessaire d'embaucher en CDI les centaines d'intérimaires et de CDD qui travaillent à l'usine.

Soit dit en passant, "l'Activité Partielle" est un dispositif d'aides mis en place à l'origine pour des entreprises prétendument en difficulté... mais on n'entend pas les ministres de l'Économie ou du Travail dénoncer les aides indûment versées à PSA, qui vient de faire 905 millions de bénéfices en 2014. Pas si mal, pour une entreprise qui en plus des sommes reçues au titre de l'activité partielle (7,43€ par heure de chômage pour chaque salarié), a touché 108 millions € de l'État au titre du CICE.

PSA Mulhouse : une flexibilité débridée

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