Les équipementiers automobiles augmentent leurs profits
Les équipementiers automobiles ont publié leurs résultats financiers pour le 1er semestre 2015. Champagne pour leurs bénéfices et leurs profits !
Chiffre d'affaires | + % | Bénéfice | + % | Marge | |
Valéo | 7,3 milliards | 15% | 344 millions | 31% | 7,4% |
Faurecia | 10,5 milliards | 12,6% | 157 millions | 100% | 4% |
Plastic Omnium | 2,9 milliards | 11,8% | 141,8 millions | 31% | 9,6% |
Les montants sont en milliards et en millions d'euros obtenus pendant le 1er semestre 2015. Les écarts en pourcentages sont rapportés premier semestre 2015 / premier semestre 2014. La "marge" est la marge opérationnelle
Les trois principaux équipementiers automobiles français sont donc en croissance de leurs activités et de leurs profits, affichant des taux de rentabilité (mesurés ici par la marge opérationnelle) supérieurs à ceux affichés par les constructeurs historiques, Renault et PSA.
Même si les niveaux d'avant la crise de 2008 ne sont pas encore récupérés, les équipementiers ont profité au 1er semestre 2015 de l'augmentation des ventes et des productions d'automobiles observées dans toute l'Europe. Mais cela n'explique pas leurs performances financières en tendance supérieures à celles de constructeurs.
L'organisation de la production et le contenu technique des voitures changent. Les équipementiers contribuent de plus en plus à la production des voitures, leur part dans la valeur ajoutée d'une automobile est passée de 70 à 80 % entre 2000 et 2015. Et à l'intérieur de cette part en augmentation, l'électronique embarquée devrait représenter 50 % de la valeur ajoutée d’une voiture d’ici à 2020 (contre 30 % actuellement) et ce type d'activités génère aujourd'hui plus de profits que les techniques « classiques » de la construction automobile. Exemple de ce recentrage vers les activités les plus profitables, Faurecia la filiale « équipementier » de PSA chercherait à se débarrasser de la fabication des pare-chocs.
Cela entraîne un vaste mouvement de restructuration mondialisée. Les 3 principales entreprises françaises, Valéo, Faurecia et Plastic Omnium y jouent en grands acteurs capitalistes du secteur, multipliant fermetures et déménagements d'usines. Les uns accumulent des profis, les autres trinquent.
La concentration capitalistique en cours va de pair avec le maintien d'usines en Europe aux effectifs de moins de 1000 salariés dispersant leurs capacités de résistance. Les restructurations en cours vont aboutir à des nouvelles opérations de fusions-acquisitions qui échangeront usines et travailleurs.
JCV 29 juillet 2015