Renault Trucks : le nouveau PSE un plan boursier

Publié le par NPA L'Anticapitaliste

Renault Trucks : « Ce nouveau PSE, un plan boursier avec pour objectif de faire monter le prix de l’action »

Entretien publié dans l'Anticapitaliste 25 juin 2015

591 licenciements dans des établissements employant 5 400 salariés à côté de Lyon ! Cet énième plan fait déborder le vase et un millier de salariés sont descendus dans la rue à deux reprises. Représentant de la CGT UGICT (cadres et techniciens) au CCE (comité central d’entreprise), Nicolas Faivre d’Arcier répond à nos questions.

Qu’est-ce qui a déclenché la mobilisation ?

En 2014, la direction avait déjà viré 508 CDI et quelque 800 intérimaires et consultants au niveau du groupe en France, cela sur la base d’un Plan de sauvegarde de l’emploi (sic). Mais elle n’a rien sauvegardé du tout puisqu’elle remet cela en 2015 ! Cette année, c’est principalement la division commerciale qui est impactée : des services entiers sont arrêtés, d’autres aux deux tiers. Avec les critères d’ordre des licenciements (qui sont censés protéger les plus fragiles socialement), n’importe qui peut se retrouver dehors, alors que la plupart des cadres se croyaient intouchables. Ceux qui criaient devant la préfecture « Volvo voyous ! » descendaient dans la rue pour la première fois ! Tous ont une grosse appréhension sur le devenir de l’entreprise.

Le gouvernement s’est offusqué de ce plan...

Oui. Mais ne soyons pas crédules, car il continue de récompenser la direction : d’après l’expert au CCE, Renault Trucks a bénéficié de dizaines de millions d’euros de cadeaux : 11,3 millions d’euros de CICE et 14,8 millions d’euros de Crédit impôt recherche en 2014, ainsi que des aides de la région dans le cadre des pôles de compétitivité, du Fonds unique interministériel, du Fonds européen de développement régional, etc. Cela alors que ce groupe mondial déclare près d’un milliard de bénéfices chaque année (dont 88 % sont versés aux actionnaires) ! Ce nouveau PSE apparaît pour tous comme un plan boursier, avec pour objectif de faire monter le prix de l’action.

Comment s’organise la lutte ?

La CGT privilégie l’intersyndicale car la CGC est majoritaire. On a réussi à tirer les autres organisations syndicales sur le refus du plan, alors qu’elles étaient prêtes au début à le négocier. Pour les salariés qui considèrent qu’on n’en fait pas assez, la CGT organise d’autres actions (pose de banderoles, interpellation des élus, etc.) et on a proposé un comité d’action. À la CGT, on est convaincu que seule la mobilisation des salariés nous permettra de gagner et de stopper le plan. C’est pas gagné car la direction utilise la classique recette de la division entre les catégories : les ouvriers, non touchés par ce plan, ne se sentent pas concernés et ne participent pas aux mobilisations…

Propos recueillis par des correspondantEs

Renault Trucks : le nouveau PSE un plan boursier

Publié dans Autres-constructeurs

Commenter cet article