Grandes manœuvres entre Fiat et General Motors
Nouvel épisode de la restructuration de l'industrie automobile mondialisée : "La conclusion d'une association avec General Motors est une "priorité élevée" pour Fiat Chrysler Automobiles (FCA). et une fusion des deux constructeurs représente aussi le meilleur choix stratégique pour GM", a déclaré dimanche 6 septembre 2015 » l'administrateur délégué de FCA, Sergio Marchionne.
Le conseil d'administration de GM avait déjà rejeté cette année une proposition de fusion du groupe italo-américain. Mais Fiat vient donc de relancer sa proposition. Et Marchionne ne dément pas l'éventualité d'une OPA hostile sur General Motors : « Je fais zéro commentaire à ce sujet »
L'histoire entre GM Fiat est longue. En 2000, le groupe Fiat menacé de faillite avait déjà décidé de s'allier avec General Motors. Le groupe américain avait acheté 20% de Fiat Auto pour 2,4 milliards de dollars et bénéficiait d’une option pour prendre le contrôle du Groupe. En échange, Fiat avait pris 6% du capital de GM.
Fiat continuant de décliner en Europe, 4 ans plus tard en 2004, la part de GM dans Fiat ne représentait plus que 220 millions de dollars (moins de 10% de la valeur d’achat). L’année d’après, alors que l’option arrive à son terme, General Motors préfère totalement se désengager. Fiat réclame une indemnisation pour l’abandon de l’option de rachat. Les deux groupes trouvent un terrain d’entente : GM paie 2 milliards de dollars (1,55 milliards d’euros) pour éviter le procès.
Cet apport permit le redressement, surtout financier, de Fiat. Après la mise en faillite aux Etat-Unis de GM et Chrsysler, Fiat avait pris le contrôle en 2009 du 3ème constructeur américain Chrysler. La complète fusion s'est achevée le 1er janvier 2014 avec la naissance du groupe Fiat Chrysler Automobile.
La roue tourne : maintenant Fiat Chrysler Automobile se prépare à une offensive contre General Motors. Fiat Chrysler est certes d'histoire européenne pour la partie Fiat mais dirigeants et actionnaires italiens ont rompu les amarres avec l'Italie pour conduire un groupe mondialisé dont le cœur est maintenant aux Etats-Unis, là où ils escomptent des profits supérieurs. Les bases européennes des deux groupes Opel et Fiat connaîtraient de nouvelles restructurations ravageuses. Alors que usines et ventes de Fiat périclitent en Italie et en Europe, les raids « casinos » de Marchionne et de la famille Agnelli se jouent sur le terrain des opérations financières.