Les salariés de Chrysler votent non au nouveau contrat

Publié le par Labour Notes

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Ce travail qui a créé la « middle class »  est en train de fabriquer les « travailleurs pauvres »

L'UAW, le syndicat des travailleurs de l'automobile américains, vient de conclure un accord avec Chrysler. Cet accord actuellement soumis aux votes est rejeté par lune majorité des salariés, ceux-ci voulant forcer leur syndicat à obtenir d'avantage. L'accord annoncé le 15 septembre incluait des augmentations de salaires et des bonus, mais maintenait le système à deux vitesses fondé sur deux niveaux de salaires, l'un inférieur à 20 dollars l'heure et l'autre à 28 dollars
Un projet d'accord rejeté
.A ce jour, la plupart des votants ont rejeté l'accord, dans les sections de Detroit et de l'Ohio. Dans les quatre usines dans l'Indiana, 78 % des ouvriers de la production et 65 % des travailleurs qualifiés voté non. Un tiers des effectifs de Chrysler doit encore voter d'ici au 30 septembre. Les travailleurs sont en effervescence sur Facebook, échangeant des informations sur les contrats et les résultats des votes, diffusant des photos de bulletins de vote marqués «non» et des T-shirts de protestation.
Au début de la négociation avec les « Big 3 », l'UAW s'était engagé à combler le fossé entre les catégories de salariés. En choisissant de négocier d'abord avec Chrysler, alors que Ford et General Motors sont plus riches avec moins de travailleurs dans la catégorie de salaires la plus basse, l'UAW révisait à la baisse les revendications
Le deuxième niveau, gagnant entre 15,78 et 19,28 dollars l'heure, comprend maintenant environ 45 pour cent de l'effectif de l'entreprise. Pendant ce temps, le premier niveau constitué des travailleurs embauchés avant 2007 a été été gelés à 28 dollars depuis des années. Sergio Marchionne, le PDG ne cache pas son désir son désir d'éliminer complètement ce plus haut niveau.
Des profits qui explosent et le système des saites à deux niveaux maintenus
Pendant ce temps, les profits des constructeurs automobiles ont rebondi. Chrysler pour le deuxième trimestre de cette année, affiche 1,4 milliard de dollars de profit en Amérique du Nord, avec une marge bénéficiaire robuste de 7,7%. Dans le même trimestre Ford a réalisé 11,1% et pour GM 10%. Marchionne lui-même a empoché 72 millions de dollars l'an dernier. En supposant une semaine de 40 heures, cela fait 34 615 dollars l'heure.
Ce travail qui a créé la « middle class » est est en trainde construire les « travailleurs pauvres » explique Amen-Ra, une travailleuse de 20 ans à Mopar dans le Michigan.
Les travailleurs sont en colère parce que l'UAW et Chrysler ont abandonné leur promesse de déplacer des salariés du niveau 2 dans le niveau 1. L'accord signé en 2009 et repris en 2011 stipulait que que la proportion de travailleurs du niveau inférieur 2 devait être plafonnée à 25% d'ici à l'expiration de l'accord en septembre 2015.Cela signifie que près de la moitié des travailleurs de deuxième niveau de Chrysler étaient censés passer à 28 dollars ce mois de septembre et ils avaient attendu des années pour cette augmentation. Au lieu de cela, en vertu de l'accord proposé, ils resteraient bloqués dans ce niveau 2. Faire le même travail, à côté de quelqu'un qui gagne 10 dollars de plus, ce n'est pas possible. Même si le plafond de 25 pour cent avait été respecté, cela aurait laissé encore un quart des effectifs traités comme des citoyens de seconde classe. Il ne devrait pas y avoir de niveau 2 du tout
L'accord ne fait rien pour alléger le nouveau calendrier de travail qui oblige à travailler une semaine de quatre jours à raison de 10 heures par jour. Deux tiers des travailleurs travaillent tous les samedis,
Menaces de délocalisation au Mexique
Il a été annoncé conjointement avec cet accord un plan annonçant que les petites voitures Chrysler seraient fabriquées au Mexique, les camion et les SUV aux États-Unis. Pour l'instant, les plus gros véhicules sont plus rentables. Que se passera-t-il si les questions environnementales obligent une réduction des camions et des SUV.
Les dirigeants syndicaux accentuent leur pression pour que les salariés votent oui en faveur de l'accord. Ils brandissent la menace de délocalisation au Mexique en cas de refus de l'accord. Ils indiquent qu'ils n'obtiendraient pas plus en cas de nouvelles négociations.
Obtenir un meilleur contrat
D'autres perspectives sont possibles. Si l'accord est rejeté, il serait possible de mettre la négociation en attente pendant la négociation avec GM et Ford, là où le rapport des forces pour les salariés est plus favorable. Dans le passé de nombreux votes avaient refusé les accords passés avec l'UAW. Ici, chez Chrysler il faut ne pas arrêter le mouvement afin que leretour à des négociations obtienne un meilleur contrat.

Labour Notes. Traduction résumée NPA Auto Critique

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Les salariés de Chrysler votent non au nouveau contrat

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