Smart Hambach : travailler plus pour gagner moins
Publié sur le site du NPA
Test en vraie grandeur pour les démolisseurs du Code du travail, les salariéEs de l'usine automobile SMART en Moselle sont « consultéEs » pour savoir s'ils/elles sont d'accord pour travailler 39 heures, payées 37. Au final, le chantage au maintien de l'emploi n'est accepté que par 39% des ouvriers sur 367 mais par 74 % des 385 cadres.
Dans une entreprise qui appartient au grand groupe allemand Mercédes Daimler, qui produit la Smart à la même base véhicule que la Renault Twingo, pas de difficultés immédiates. il s'agit en fait, pour es salariéEs « consultéEs de donner de gages de leur bonne volonté à accepter des sacrifices pour l'avenir. Comme le souligne le Figaro. Fr : « En revanche, les décisions concernant son successeur seront prises avant 2020. C'est l'avenir de l'usine lorraine qui est en jeu. L'objectif est donc bien là, même si la décision portera d'abord sur la poursuite, ou pas, de la Smart elle-même. Pour ça, il faut que la génération actuelle connaisse le succès. Et ce ne sont pas les salariés de Daimler qui peuvent faire peser sur cette décision ».
Les syndicats CGT, CFDT et CFTC se sont prononcés contre le plan alors que la CGC s'est prononcée pour. Si, selon de DRH de SMART, « Les salariés n'ont pas le couteau sous la gorge. Il n'y aura pas de plan social en cas de rejet de ce projet », c'est bien d'un chantage à l'avenir de l'usine qu'il s'agit. Les salariéEs de Bosch Vénissieux qui en 2004 avaient accepté un tel chantage peuvent aider à en trer les leçons : de 820 salariéEs au moment du référendum ils/elles ne sont plus que 135 sur un site qui est passé de composants pour l'auto au panneaux photo-voltaiques…
Les sacrifices d'aujourd'hui n'ont jamais garantit les emplois de demain. Ce qu reste à l'ordre du jour c'est la réduction du temps de travail pour donner du travail à toutes et tous et améliorer les conditions de travail.
L'inacceptable démocratie patronale
Au final, le chantage au maintien de l'emploi n'est accepté que par 39% des ouvriers sur 367 mais par 74 % des 385 cadres. Evidemment les médias ne retiendront que le total de 56,1 % sur l'ensemble des 800 salariéEs de l'entreprise. Mystère de la démocrate patronale où les cadres au forfait-jour décident du sort des ouvriers, c'est-à-dire de l'allongement de la journée de travail, de l'aggravation des conditions de travail de celles et ceux qui subissent les conditions de travail les plus dures pour des salaires de misère.
Reste qu'après ce référendum à la sauce patronale, il faudra qu'un accord d'entreprise valide un accord qui entérine ce recul assorti d'une prime de 1000 euros d'un engagement de maintien de l'emploi jusqu'en 2020 et l'embauche de 50 CDI. De lourdes responsabilités pour les équipes syndicales.
Mis en ligne sur le site NPA le 11 septembre 2015 20 heures