110 suppressions d'emplois chez Mahle Behr
Là où l'un des premiers accords ANI avaient été signé en France, l'usine de climatiseurs de Rouffach (Haut-Rhin),. Mahle-Behr France va supprimer 110 emplois sur 869. L'information a été donnée lors d'une réunion du CE avec l'annonce de la préparation d'un PSE, et dans un communiqué, la direction a confirmé cette « réduction de 110 des 869 postes de travail », conséquence selon elle d’une « pression toujours plus forte en matière de coûts et de concurrence ».
Les salariés de cette usine ont déjà donné. L’entreprise avait été l’une des premières à signer en juillet 2013 un « accord de maintien de l’emploi », l’ANI, cet accord de compétitivité créé par la loi sur la sécurisation de l’emploi votée quelques semaines avant, le 14 juin 2013.
Les deux-tiers des 1000 salariés avaient approuvé par référendum le gel temporaire de leurs salaires et une hausse du temps de travail en échange d'un maintien des effectifs alors que l'intersyndicale CFDT UNSA CFTC s'était pononcée contre. Ces syndicats avaient finalement signé cet accord et 160 personnes refusant les conditions prévues avaient été licenciées ; et seules 57 avaient été recrutées, alors que plus d’une centaine d’intérimaires travaillaient sur le site en 2015.
Aujourd'hui, le délégué UNSA, fervent partisan du dialogue social, explique « Tout le monde à l’usine se demande pourquoi on a fait cet accord. Les gens ont l’impression de s’être fait avoir par ceux qui ont voté la loi de sécurisation de l’emploi. On ne repartira pas dans ce genre d’accord »
L'usine de Rouffach appartient à l'un des grand groupes équipementiers allemands avec un chiffres d'affaires aux environs de 10 milliards d'euros en 2014 et un bénéfice de 250 millions d'euros. Les « clients » de l'usine sont parmi les grands constructeurs automobiles, PSA et Mercedes ayant récemment abandonné des commandes. Alors que c'est bien la concurrence entre grandes firmes du secteur automobile qui est la cause de la baisse d'activité de l'usine de Rouffach, cette annonce de 110 suppressions d'emplois est une leçon de choses sur l'un des premiers accords ANI signés en France