Merci patron Merci Renault !
Carlos Ghosn.est jaloux de Bernard Arnault, celui que le film Merci Patron aligne avec tant de justesse. Le PDG multicarte de Renault veut lui aussi recevoir du "merci patron" C'est pourquoi il veut virer un salarié qui .avait osé dire tout le bien qu'il pensait du film. Insupportable dans le technocentre appartenant à sa seigneurerie Carlos.
Vu sur le site de Fakir www.fakirpresse.info/merci-renault
Prestataire de Renault, « Henri » est mis à pied, et en voie de licenciement, à cause de Merci patron ! Mais il ne pleurniche pas.
« J’ai envoyé une dizaine de mails aux syndicats du technocentre de Renault où je travaille, à Versailles. Pour la promo de Fakir et de Merci patron ! Le lendemain, mon patron m’a dit de plus revenir au boulot. » On a croisé « Henri » à la manif du 17 mars, et il nous a raconté ça, une fois le cortège passé, dans un bistrot place d’Italie.
Nous, avec une paire de bénévoles, on tombe des nues.
Il en faut de la bonne volonté, pour porter notre journal et notre film, dans les salles, dans les cortèges, derrière les stands. Que nos militants fassent des heures sups, qu’ils y consacrent soirées et dimanches, bravent les pluies et le froid, à tracter nos petits papiers, on ne s’en prive pas. Mais qu’ils en arrivent à perdre leur emploi, ça devient limite comme abnégation..
« Je suis ingénieur, nous explique « Henri », et je travaille dans une boîte qui fait des maths appliqués, si tu veux. Moi, en gros, je fais de la modélisation chez Renault, pour qui on est prestataires, je regarde comment on peut un peu tout maximiser techniquement. Vu qu’aujourd’hui on se retrouvait pour diffuser le tract sur la Nuit rouge du 31 mars, et comme Merci patron !, ça marche pas mal, j’ai envoyé un mail aux syndicats Renault du site. »
Sur l’écran d’ordinateur, il nous dévoile l’objet du crime, adressé aux syndicalistes Sud, CGT, CFDT, FO et CGC du site, un truc très gentil :
« Bonsoir, je suis actuellement prestataire au TCR. Mais ce qui m’amène surtout est le fait que je suis très humblement bénévole du journal Fakir », et offrant une projo gratuite de Merci patron ! chez Renault.
Autour de la table, on salue l’initiative. Mais comment croire que ces quelques lignes lui vaillent une sanction, et même carrément un licenciement ? « Henri » nous ment. Il nous cache un truc. On l’interroge, suspicieux :
« Mais ce courriel, tu l’as envoyé depuis l’usine ? Sur ton temps de travail ?
_- Non, depuis chez moi, le soir.
_- Tu l’as fait avec ta boîte pro ?
_- Non, c’était sur mon ordinateur perso, à partir de ma boîte perso.
_- Mais ton patron, comment il a su ?
_- C’est Renault qui l’a appelé directement. Je sais pas comment ils ont eu connaissance du mail, mais ils lui on dit : ’Voici ce qu’il a envoyé à nos employés. Merci de lui faire quitter le site. On veut plus qu’il remette les pieds ici.’ J’ai envoyé le mail mardi soir, mercredi, à 11h, on venait me chercher sur le site, on me demandait de partir, ils m’ont repris mon badge, et même mon ordinateur là-bas, ils l’ont enlevé. J’ai eu une discussion avec mon patron, qui m’a raconté tout ça, et depuis je suis en ’mise à pied conservatoire’, sans solde, jusqu’à ce que je reçoive un courrier, pour la suite.
_- Mais, attends, on s’étonne, il peut faire ça ?
_- Renault, c’est notre plus gros contrat. Ca représente la majorité de notre chiffre d’affaires, alors lui, j’imagine, il est un peu obligé de se coucher. »