Menaces sur l'usine de la SAM dans le bassin de Decazeville
La SAM, société aveyronnaise de métallurgie, est à Viviez l'une des principales usines du bassin de Decazeville dans l'Aveyron. Elle est aujourd'hui placée en procédure de sauvegarde avec toutes les menaces sur l'emploi et l'avenir de l'entreprise qui en découlent.
Spécialisée dans l'usinage de composants en alliages d’aluminium et de magnésium, elle est la seule fonderie française travaillant le magnésium dans le moulage sous pression. Elle emploie actuellement 450 salariés (CDD et CDI) et une centaine d' intérimaires. Son principal client est Renault.
L'usine SAM de Viviez fait partie du groupe Arche, fabricant de pièces automobiles, qui compte aujourd’hui environ 1 100 salariés. Le groupe s'est lancé dans d'achat d'autres entreprises doublant en taille depuis 2007, à coups d'emprunts et en se finançant sur l'usine la plus ancienne du groupe, précisément la SAM à Decazeville.
Depuis le début de l'année 2016, trois usines du groupe Arche ont été placées en redressement judiciaire, la fonderie SIFA à Orléans rachetée par le groupe Arche en 2004, la fonderie de Pacy sur Eure, et l'usine FVM qui fabrique des carters d’huile pour Renault à Villers La Montagne. Au mois de juin, Arche Industrie (Holding), elle aussi, a été placée en redressement judiciaire. Les sites d’Alfisa (Espagne), Sermi (Haute-Savoie) ont été placés en procédure de sauvagarde.
Tous les sites du groupe Arche sont frappés. La SAM de Viviez a été placée en procédure de sauvegarde. Pas d'information officielle : c'est un prestataire de service qui a rendu public le courrier envoyé par le mandataire judiciaire. Quant à la direction de la SAM elle est aux abonnés absents. Le temps du passage à la télévison de cet "industriel à succès" est passé. Des rumeurs circulent sur des possibles règlements de compte entre actionnaires et directions de la SAM et du groupe Arche. Et pendant ce temps là c'est l'emploi de centaines de salariés qui est en jeu.
Le groupe Arche est un équipementier automobile dont l'activité est dépendante des commandes des grands donneurs d’ordre, les principaux constructeurs automobiles, et dans ce cas notamment Renault. Les gouvernements français successifs se sont aussi impliqués dans le restructuration des équipementiers automobiles à coups d'incitations au rachat, et de subventions pour les plus gros. Arche avait été l'un des gagnants de la restructuration de la filière automobile engagée après la crise de 2008. Gagnant pour les actionnaires mais perdant pour les salariés dont les effectifs pour tout le groupe sont passés en 8 ans de 2200 à 981.
Le 14 avril 2016, CGT SAM et CGT Renault avaient déjà tenu une conférence de presse commune pour s'inquiéter des perspectives de la SAM. C'était après les mises en liquidation judiciaire des trois usines de groupe Arche, mais avant cette récente mise sous procédure de sauvegarde de la SAM.
Les traditions de lutte de l'usine de la SAM à Decazeville sont connues dans tout le bassin. Alors qu'ils veulent nous diviser, Il y a maintenant urgence à renforcer les actions communes rassemblant salariés des firmes automobiles donneurs d'ordre et des équipementiers automobiles.
Pour s'informer des pratiques du groupe Arche et de la SAM
Lire le communiqué alerte du syndicat CGT SAM Aveyron en date du 20 juillet 2016
La mise en redressement judiciare de la fonderie SIFA à Orléans
La mise en redessment judiciaire de l'usine FVM de Villers La Montagne
L'usine Nouvelle : le petit fondeur qui monte
Les propositions de la CGT Renault et de la CGT SAM