Renault diesel : le bal des hypocrites
Renault est de nouveau rattrapé par le scandale à répétition des moteurs diesel. Le Financial Times a relayé les protestations de plusieurs membres d'une commission mise place par le ministère de l'environnement : un rapport tronqué avait été publié , d'où avaient été retirés les résultats les plus critiques pour Renault. De rectifications et démentis on a assisté à un magnifique bal des hypocrites.
Dix fois plus élevés en conditions réelles que dans les tests
Le fait que Renault dépasse les normes officielles en matière d'émissions de moteurs diesel est de notoriété publique. Alors que des perquisitions avaient lieu dans les centres d'études de Guyancourt et de Lardy, on savait depuis février 2016 que les véhicules diesel Renault émettent dix à onze fois plus de gaz toxiques en conditions réelles que lors des tests anti pollution. Pour le modèle Espace, ce serait de 13 à 25 fois.
Le fait que les tests officiels soient biaisés au profit des constructeurs automobiles est lui aussi de notoriété publique. Les émissions dans l'atmosphère sont aujourd'hui limitées en réinjectant une partie des gaz dans le moteur. Mais les constructeurs automobiles expliquent que si ces dispositif fonctionnaient en permanence, ils occasionneraient des dommages pour le moteur. Voilà pourquoi en toute légalité le système est débranché en Europe selon la température ambiante. Le système fonctionne à tout coup lors des tests officiels effectués à 20 degrés, mais est automatiquement débranché sur la route dès qu'il commence à faire plus froid. Si ce n'est pas de la triche avérée, c'est une connivence certaine entre constructeurs et gouvernements pour nous enfumer !
Halte au secret !
Renault nie utiliser des logiciels truqueurs mais s'est refusé, contrairement à d'autres constructeurs, à fournir le contenu des systèmes qu'il embarque dans ses voitures. Le secret des affaires et le secret industriel invoqués sont des attrape nigauds au moment où PDG mercenaires passent d'une firme à l'autre sans préavis avec bien sûr tous leurs plans industriels, à l'exemple du numéro 2 de Renault passé numéro 1 de PSA.
Des profits en hausse contre nos vies
La réduction obsessionnelle des coûts, chère à Carlos Ghosn, s'applique dans les ateliers, les services et les bureaux d'études. Les secteurs Renault anti pollution n'y font pas exception avec les mêmes sous effectifs et les mêmes augmentations de charge de travail qu'ailleurs. Autre information de l'été 2016, la marge opérationnelle de l'activité automobile de Renault, dont les variations sont corrélées à celles du taux de profit, a augmenté de 65 % par rapport au premier semestre de l'année précédente pour atteindre 1,12 milliards d'euros. Cette augmentation des profits trouvent sa source dans l'exploitation du travail mais aussi dans ce dépassement systématique de règles censées protéger la santé de tous. Les scandales à répétition des moteurs diesel en apportent la preuve