Rachat d'Opel : la position du syndicat polonais "Août 80"
"Août 80" est un syndicat "libre" polonais inscrivant son action dans la perspective d'une mobilisation indépendante des travailleurs pour le succès de leur revendication. Il est présent dans plusieurs usines automobiles du pays. Ce syndicat s'est indigné du secret qui a entouré la reprise d'Opel par PSA avec ses conséquences possibles pour les 3 usines d'Opel en Pologne.
Voici le texte de la déclaration du syndicat Août 80
Déclaration sur les informations sur la possibilité de reprise d’Opel par PSA
Katowice, le 16 février 2017
La Commission nationale du Syndicat libre « Août 80 » ne cache pas son indignation devant le fait que les travailleurs apprennent par les média le fait d’une possibilité de reprise de l’entreprise Opel Vauxhall appartenant à General Motors par le Groupe PSA. Quand les deux multinationales automobiles discutent de la vente et de l’achat de l’entreprise, sans intégrer dans ces discussions les représentants des travailleurs et sans informer l’ensemble des salariés des plans d’une telle importance, cela doit rencontrer une opposition évidente.
Fonctionnant en Pologne sous le nom General Motors Manufacturing Poland, Opel emploie autour de 4 100 personnes. Le société se compose de trois usines : la fabrique d’automobiles de Gliwice, la fabrique de moteurs à Tychy ainsi que le Centre de services communs situé à Tychy. Les travailleurs qui y sont employés ne cachent pas leur énervement, leur confusion et leur inquiétude. Ils ne savent pas si les nouveaux plans affairistes élaborés au plus haut niveau des deux multinationales n’auront pas un impact sur leurs emplois et leurs conditions du travail. Il y a des doutes quand à la poursuite et sous quelle forme de l’existence d’Opel en Pologne.
Les pourparlers de GM et PSA conduits au dessus de la tête des travailleurs ont rencontré une opposition farouche des syndicats allemands et britanniques. IG Metall d’Allemagne souligne que les discussions sur la vente d’Opel sans qu’y prennent part les conseils d’entreprises sont une violation des droits européens de codécision.
Nous appelons également au gouvernement polonais, en particulier au Ministère de la Famille et du Travail et au Ministère du Développement, pour qu’en prenant exemple sur d’autres pays il s’occupe de cette affaire. Car il est question là des emplois polonais et des citoyens polonais salariés par Opel ainsi que par les entreprises sous-traitantes. Cela est également important pour la région [de Silésie] où sont localisés en Pologne les usines Opel, et pour l’État dans son ensemble. Autrefois la Pologne était le leader de la production automobile en Europe centrale-orientale. Malheureusement, du fait de la négligence des gouvernements précédents, nous avons perdu cette position. Alors qu’il s’agit d’une industrie très innovante. On ne peut pas permettre qu’à la suite des changements mondiaux cette branche de l’industrie et les emplois qu’elle fournie subissent une nouvelle dégradation.
La Commission nationale du Syndicat libre « Août 80 » demande une rencontre du représentant du gouvernement avec les salariés d’Opel. Nous sommes prêts à coopérer sur ce sujet avec le gouvernement polonais, ainsi qu’avec les syndicats des autres États où Opel est implanté.
BOGUSŁAW ZIĘTEK
Président de la Commission nationale du Syndicat libre « Août 80 »
ZBIGNIEW PIETRAS
Président de la Commission d’entreprise du Syndicat libre « Août 80 » à General Motors Manufacturing Poland sarl
Dans le même temps le syndicat "Août 80" a adressé au gouvernement polonais : le texte de sa lettre ouverte