GM&S : "on se battra jusqu'au bout !"
Le compte-rendu "en direct" de la manifestation du 16 mai 2017 .
C’est bien ce sentiment de ne rien lâcher, que les travailleurs de GM&S ont l’intention d’appliquer face à l’éventuelle fermeture de l’usine qui emploie actuellement 277 salariés. Dans cette entreprise sous-traitante de l’automobile à La Souterraine en Creuse, ils ont l’habitude de la lutte, puisqu’en quinze ans, ils ont déjà été mis quatre fois en situation de liquidation de l’entreprise par des « patrons voyous » qui font leur beurre sur les reprises d’entreprises.
277 travailleurs qui se battent pour maintenir l’activité de l’usine face à la rapacité des grandes firmes de l’automobile que sont Renault et PSA, leurs principaux donneurs d’ordre. Depuis 6 mois, ils multiplient les manifestations à Limoges et Poitiers, les barrages d’autoroute, les sit-in devant des usines Renault et PSA. Mais l’Etat et les constructeurs les baladent de réunions en réunions sans donner de réelles garanties sur la poursuite de l’activité. Et sans ces garanties, la liquidation de l’entreprise risque d’être actée le 23 mai.
Alors, les travailleurs de GM&S ont piqué un coup de colère ce jeudi 11 mai en piégeant l’usine de bouteilles de gaz et jerricanes d’essence : ils menacent de tout faire sauter s’ils n’obtiennent pas la poursuite de l’activité. Depuis ils occupent l’usine. Les équipes se relayent et les barbecues tournent à fond dans une ambiance de solidarité festive, même si dans toutes les têtes plane la hantise de la fermeture.
Devant ce coup de colère, Etat et constructeurs qui faisaient silence se sont empressés de convoquer une réunion ce lundi 15 mai. S’il y a eu des engagements un peu plus fermes des constructeurs, pour l’instant la reprise envisagée ne se ferait qu’avec la moitié du personnel. Pour les travailleurs de GM&S et la CGT, il n’en est pas question. Personne ne doit rester sur le carreau. Une nouvelle rencontre est prévue, mais les réactions étaient unanimes : « on se battra jusqu’au bout ».
L’après-midi de ce mardi 16 mai, plus d’un milieu de manifestantEs sont venus soutenir ceux et celles de GM&S. Du jamais vu dans le coin. L’importante présence des médias donne la pêche. Des délégations de Legrand, Madrange, du CHU et des cheminots étaient venus de plusieurs sites de la région. Essentiellement des délégations CGT avec un responsable de la branche automobile et le DSC de PSA. En plus, un petit groupe de FO. Et des vieilles connaissances de la Fonderie du Poitou et de New Fabris dont les salariéEs ont mené, il y a quelques années des batailles semblables. Présences de LO, Mélenchon et celle, très remarquée du NPA avec Philippe Poutou. Un meeting combatif conclu par « on lâchera rien, on se battra jusqu’au bout ». Dans la foulée, nous nous sommes dirigéEs vers la Mairie où se déroulera un nouveau meeting syndical. Les discussions tournent autour du « qu’est-ce qu’on fait après ?», adressé notamment Philippe. La mise en place du nouveau gouvernement donne évidemment l’envie d’aller se faire entendre à Paris. Une montée nationale est discutée pour aller crier au plus près « Manu, ça sent le gaz ».
Les salariés ont mille fois raisons de ne pas se laisser faire. Renault, PSA et bien d’autres qui se sucrent largement sur le dos des travailleurs de la sous-traitance automobile depuis des décennies ont les moyens de fournir les commandes. L’Etat a les moyens aussi de l’imposer. Les ouvriers de GM&S montrent que tout n’est qu’un rapport de force entre celle des travailleurs en lutte et le poison du capital. Leur détermination est totale. Le rassemblement d’aujourd’hui leur permet de rompre l’isolement. Une possibilité aussi d’élargir la lutte !
Correspondant local