PSA : contre la criminalisation du mouvement social
Un article publié dans l'hebdo L'anticapitaliste 6 juillet 2017 en soutien à la pétition et aux initiatives initiées par le comité de défense des libertés syndicales et ouvrières à PSA.
Après la fermeture de l’usine d’Aulnay et l’arrivée de nouveaux capitaux en provenance notamment de l’État, le groupe automobile PSA renoue massivement avec les profits… et avec ses vieilles méthodes.
Charges de travail accrues, horaires flexibles, chasse aux temps morts, salaires bloqués, recours aux intérimaires : les nouveaux actionnaires comme les propriétaires rentiers de la famille Peugeot en veulent toujours plus. Cette politique fait face à des résistances même si celles-ci se manifestent aujourd’hui principalement à un niveau local, dans les ateliers ou usines où les pratiques de l’encadrement deviennent par trop insupportables. La direction de PSA, obsédée par son « retour dans la course »... aux profits, veut briser ces débuts de résistance, et renoue avec les anciennes méthodes de Peugeot, Citroën et Simca en matière de répression contre les salariéEs.
Gardes à vue et mises en examen
Le syndicat CGT PSA a recensé la trop longue liste des actes de répression perpétrés par les directions de PSA ces derniers mois. Parmi les plus récents, la convocation, vendredi 23 juin, devant le tribunal correctionnel, du secrétaire du syndicat CGT de l’usine de Poissy, Farid Borsali. Plus de 200 personnes s’étaient rassemblées devant le palais de justice de Versailles, dont une centaine d’ouvriers, en débrayage, venus de Poissy, accompagnés de délégations de pratiquement toutes les usines du groupe, et même de Renault et d’autres entreprises. Alors qu’il a été démontré que l’affaire avait été montée de toutes pièces pendant une mission du CHSCT, le jugement doit être rendu le 7 juillet. Neuf militants de la même usine ont été mis en garde à vue pendant neuf heures avant une comparution annoncée pour le 16 novembre. Dans l’usine de Mulhouse, neuf militants avaient été mis en examen pour distribution d’un tract syndical en mars 2016.
La répression contre le mouvement social et sa criminalisation s’aggravent, comme en témoignent les manifestations contre la loi travail ou la procédure de licenciement engagée contre le militant de La Poste Gaël Quirante. Quatre syndicalistes de Ford Blanquefort, parmi lesquels Philippe Poutou, viennent d’être condamnés suite à des actions au Salon de l’automobile de Paris. La répression chez PSA s’inscrit dans ce contexte, rendu encore plus agressif par la préparation des ordonnances Macron, qui annoncent la destruction du code du travail et la remise en cause des droits des militants et délégués syndicaux.
Trop, c’est trop ! Le syndicat CGT PSA est à l’origine d’un appel à la « constitution d’un comité de défense des libertés ouvrières et syndicales à PSA » dont le parrainage a été confié à Gérard Filoche. Une conférence de presse est prévue samedi 8 juillet à 11 heures devant le siège de PSA. Alors que la répression s’exerce aujourd’hui usine par usine en ciblant les militants les plus combatifs, cette initiative élargit la solidarité et rompt l’isolement dans lequel les directions patronales veulent nous enfermer. Tout ce qui peut enrayer les politiques répressives est bienvenu. Alors que Macron est à l’offensive sur tous les fronts, question démocratique et question sociale se conjuguent dans la construction de notre résistance, touTEs ensemble.
Signons et partageons le plus largement possible la pétition initiée par "le comité de défense des libertés syndicales et ouvrières à PSA"