Le plan Renault 2017 - 2022 est pour les actionnaires
Le PDG de Renault a présenté un nouveau plan quinquennal 2017 – 2022. Derrière des slogans creux et ringards à force de se copier d'une année à l'autre, « Drive the futur » après « Drive the change », le principal objectif annoncé concerne la marge opérationnelle qui devrait atteindre 7 % d'ici à cinq ans contre autour de 6 % aujourd'hui. Avec un tel objectif, c'est d'abord un plan pour les actionnaires.
Il fut un temps où emploi, production et ventes de voitures étaient liées. Le nouveau plan Ghosn promet une augmentation des ventes et de la production du groupe Renault – principalement les marques Renault, Dacia et Autovaz : passer de 3,5 millions à 5 millions de voitures produites et vendues dans le monde. Cette annonce, fondée sur les seules augmentations des ventes en Chine, en Inde, en Russie, en Iran et au Brésil. C'est un pari notamment pour la Russie, le Brésil et l'Iran qui dépend d'autres facteurs que l'automobile.
Les unités de production installées dans tous ces pays n’augmenteront ni ne retireront du travail aux usines situées en France. Une entreprise mondialisée ne considère chaque usine ou centre d'études que comme un lieu de fabrication du profit, seul élément de comparaison mondial pour ceux qui décident et s'enrichissent.
L'alliance avec Nissan élargie à Mitsibushi va se poursuivre pour dégager encore de nouvelles économies fondées sur des rationalisations - restructurations et sur une centralisation encore plus grande des achats. D'ici à 2020, 70% des véhicules devraient être construits sur les plates-formes modulables Renault-Nissan. Cette approche modulaire permettrait d'économiser environ 30% sur les achats et jusqu'à 40% sur les coûts d'ingénierie.
Plan pour les actionnaires, la rentabilité immédiate est ce qui compte. Terminées les envolées d'il y a dix ans sur le développement de la voiture électrique où Renault prétendait en devenir le le leader mondial. Ghosn, seul parmi les autres marques, annonçait en 2009 que les voitures électriques allaient représenter 10 % des ventes voitures en Europe, alors que le chiffre réel d'aujourd'hui environs de 1 % des ventes pour toute l'Europe. Mais alors que maintenant toutes les firmes automobiles s'y mettent en particulier en Chine, Renault n'annonce pas d’investissements supérieurs à la moyenne et a de plus abandonné le secteur pourtant central de la fabrication des batteries.
Plan pour les actionnaires organisé autour de l'objectif de maximiser la marge opérationnelle, c'est à dire le profit, il est dans la continuité des plans précédents dont on a pu vérifier les conséquences pour les salaires et l'emploi.
Alors que les défis s'accumulent autour de l'avenir de l'automobile et des dégâts provoqués par le transport individuel, c'est un plan tourné vers la satisfaction la plus immédiate des actionnaires dont le haut encadrement fait naturellement partie à coups de sur primes et de stock options. Après leurs profits empochés peu leur importe l'avenir de millions de salariés