Chez Bosch à Rodez premiers reculs de la direction
Du lundi 19 mars 2018 à 5h45 jusqu’au vendredi 25 mars dans la matinée, l’usine Bosch de Rodez a été complètement bloquée par des débrayages tournants et des barrages aux portes de l’usine empêchant entrée et sortie des pièces pour la fabrication. Les 1600 salariés de la seule grande usine en France ne fabriquant que pour le diesel sont en effet sous le coup d’une menace sur leurs emplois, leurs salaires et l’avenir même du site.
Bosch voulait organiser l'asphyxie de l’usine
Bosch, l’un des plus grands équipementiers automobiles mondiaux, soupçonné d’avoir participé au dieselgate avec Volkswagen et Fiat Chrysler, est sous le coup d’investigations judiciaires. Et c’est aux salariés que l’on demande de payer les conséquences des truquages appliqués par les firmes automobiles. Profits avant tout, Bosch lance des investissements en Europe pour sortir de cette technique mais pas dans l’usine de Rodez condamnée, dans les plans de la direction, à accompagner la déclin du diesel. D’où une production en baisse, des investissements au rabais et la volonté de mettre toute l’usine à temps partiel avec les baisses de salaire en conséquence. Et trop c’est trop, c’est d’abord le sens des blocages de la semaine dernière.
Premiers reculs de la direction
Des négociations tripartites entre intersyndicale, direction de l’usine et le représentant du gouvernement ont abouti à un protocole de fin de conflit. Celui-ci comprend notamment la suppression du gel des salaires, et la suspension de la menace de suppression de 300 emplois. Selon le syndicat CGT Bosch, "le groupe s'est engagé à mettre en œuvre des pistes de diversification avec le maintien des 300 équivalents temps plein qui risquaient d'être condamnés et un budget prévisionnel de 30 millions d'euros d'investissements d'ici 2020 pour accompagner ces nouveaux projets industriels". Sur proposition de l’intersyndicale, la levée du blocage de l’usine a été votée en assemblée le vendredi matin 23 mars
Pour une industrie capitaliste, les profits sont le but et le diesel n’est qu’un moyen à un moment donné de l’obtenir. Preuve est faite chez Bosch que les directions patronales voudraient se servir de cette transition pour s’en prendre à l’emploi et aux salaires. Les débrayages de la semaine dernière chez Bosch ont réussi à provoquer des premiers reculs.
Rien n’est encore acquis
Bien naïf est celui qui croit sur parole une promesse patronale. Déjà le lendemain de la levée du blocage le direction de Bosch cherchait à minimiser la portée du protocole d’accord de fin de grève qui, selon elle, se limite à « donner le périmètre des négociations qui vont reprendre dans les semaines à venir quant à l’investissement que nous voulons réaliser sur le site »
Ce qui a été obtenu grâce aux débrayages et aux blocages de l’usine de la semaine dernière est un répit naturellement bon à prendre, aidant à la lutte dans et autour de l’usine, pour le maintien de tous les emplois et les activités de production qui le garantissent.