Ford Blanquefort : tête haute ! on ne lâche rien !
Publié par le "Maillon Déchaîné", la feuille NPA diffusée sur l'usine Ford
Depuis quelques semaines, le climat change sur la boite.
Déplacement à Cologne les 19-20 juin, blocage des portillons le 26, envahissement de la salle du PSE le 27, nouveau ralentissement de la production, retour des pancartes dans les ateliers, intervention au Conseil de la Métropole le 6 juillet… Avec toutes ces actions relayées par les médias, on fait entendre à tout le monde qu’on refuse de perdre notre boulot et qu’on est prêt à vendre chèrement notre peau.
La manifestation du 30 juin à Bordeaux, avec près de 500 manifestants, dont de nombreux salariés d’autres boites, la présence aussi de O. Besancenot pour le NPA et de JP. Mercier pour LO, a marqué un moment important pour contester les licenciements et la politique du gouvernement et construire concrètement la convergence des luttes.
Seule notre intervention collective peut changer la donne.
La direction pensait isoler ceux qui veulent s’opposer à son plan de fermeture. C’est raté. Parmi nous, la colère progresse. Chacun se rend compte que tous les bruits qui ont couru pendant trois mois étaient faits pour nous endormir. Chacun a compris que les paroles des pouvoirs publics qui prétendent penser à nous ne sont que du vent.
De nouvelles actions sont prévues, avant les congés et à la reprise. Plus nous serons nombreux et déterminés pour rejeter la fermeture et les licenciements, plus nous pourrons peser sur toutes les décisions qui seront prises. Il n’y a que notre intervention collective qui peut changer la donne.
Un coup de colère salutaire
Sur FAI, mercredi 27 juin, à la lecture de l’affichage de la direction, la colère est partie de la chaine d’assemblage 6f35 avant de faire le tour de la boite.
Et voilà que le contremaître voyant que la chaine ne tournait pas a voulu faire un excès d’autorité… Mal lui en pris, il s’est retrouvé avec tout le monde en colère et motivé pour ne rien faire, tant que la direction ne répondrait pas à nos interrogations.
La direction essaie de nous rassurer
Pour tenter de mettre un terme à l’agitation, la direction a organisé en catastrophe une réunion pour répondre à nos questionnements. Seulement voilà, il n’y avait que la chef du personnel pour nous répondre. Le DRH n’était pas là… alors on est allé le chercher tous ensemble. C’est à une centaine que nous sommes partis bousculer la réunion du PSE pour demander des comptes.
Deux c’est inférieur à 100
Nous nous sommes retrouvés devant des portes fermées, la direction n’est pas pour la démocratie directe, elle préfère discuter entre amis et sans « pression ». Pas moyen de passer. Heureusement il y avait avec nous l’ensemble des élus CGT du CE qui étaient bloqués malgré leur convocation. La direction a bien dû leur ouvrir les portes, mais voilà quand il y a de la place pour 8… il y en a pour 100 et nous sommes entrés dans la salle où se tenait la réunion du PSE.
Courage fuyons !
Dès que nous sommes entrés, le DRH a pris le large quelques minutes… On peut penser qu’il a tenu à informer ses patrons de Ford Europe que la salle était envahie et qui sait… négocier une prime de risque ?
« Avant le pognon, on en est où pour le travail ? »
C’est ce qu’a dit un salarié à la direction. Et là pas facile pour le DRH de se débiner. Il n’avait rien à dire, à part leur faire confiance, quelle blague ! Il a essayé de nous vendre « un plan robuste et généreux ». Quelques mois de salaires pour 20 à 40 années de travail, c’est ridicule.
Des salariées ont su lui dire « comment ferons-nous avec les enfants et des salaires qui ailleurs tournent pour les femmes autour de 1280 € » ? Et quand il répond que c’est un « plan robuste », une autre lui balance : « Ford, vous avez vu ce qu’ils proposent, sans déconner ? » La séance a été levée par les salariés eux-mêmes. Ce n’est pas du côté de la direction qu’il y a une solution, on l’a tous bien compris. La résistance se fait sentir. Quelle que soit l’issue, il faudra que la FMC en paie le prix.
« Pourquoi travailler alors que l’on veut nous virer ? »
A FAI, c’est ce que l’on pouvait lire sur l’un des panneaux que les salariés de la chaine d’assemblage de la 6f35 avaient installé à la vue de tous le mercredi 4 juillet. Oui. Pourquoi ? Alors que depuis des années les patrons ont menti, mené la barque à leur gré vers une fermeture qu’ils avaient programmée et aujourd’hui, il faudrait accepter, sans réagir.
Non, pas question.
GFT-FAI : mêmes patrons, même combat !
Ce qui se passe à FAI, se passe dans l’ensemble de l’industrie automobile. A Cologne, les militants nous ont raconté qu’il y avait 40 000 salariés dans le passé. Les licenciements, c’est la seule réponse qu’ont trouvé les patrons pour maintenir les profits. Aujourd’hui, ils ne sont plus que 18 000.
Sur GFT, les attaques ne datent pas d’hier, la joint venture, l’aggravation des conditions de travail, les cadences infernales, les horaires à rallonge, les salaires plus bas… tout cela n’est que la conséquence de ces choix. Nul doute que nous serons les prochaines cibles. La lutte des Ford c’est la lutte de l’ensemble des salariés, d’abord avec ceux de GFT, ceux de toute l’automobile, et plus largement encore.