Bosch à Rodez : 700 emplois en moins en dix ans
L'usine Bosch près de Rodez ne fabrique que des équipements pour les moteurs diesel des voitures. Et c'est aux travailleurs de l'usine que Bosch, le gouvernement et les constructeurs donneurs d'ordre veulent faire payer les conséquences de leurs choix destructeurs.
Le groupe Bosch,lui, totalise 80 milliards de chiffre d'affaires et emploie 400 000 salariés répartis sur tous les continents. Bosch, plus gros que Siemens, les chimistes Bayer et BASF, ne met pas tous ses oeufs dans le même panier, un tiers de son chiffre d'affaires monde étant réalisé en dehors de l'automobile. Bosch a par exemple investi 1 milliard d’euros à Dresde dans le land de Saxe dans une usine de puces électroniques. Mais en France, Bosch investit moins de 1 % du global des des investissements réalisé dans le monde en Europe, Turquie et en Asie.
La fin du diesel n'est donc pas du tout la fin du groupe Bosch alors que sa politique vise à asphyxier l'usine de Rodez située loin des lieux de production et d'échange les plus concentrés.
Dans ce contexte la CGT de l'usine Bosch a lancé une alarme relayée par la presse locale. La Dépêche du Midi a publié des interviews des responsables CGT de l'usine et du secrétaire de l'UD CGT Aveyron.
Des extraits publiés par la Dépêche du midi
La réalité est là : «On a perdu 700 emplois en dix ans et depuis la crise on compte une centaine de salariés en moins. Aujourd'hui on est 1500. On constate de nombreuses ruptures conventionnelles dont 30 % chez les jeunes ce qui est plus alarmant», expose Yannick Anglarès, délégué CGT à l'usine Bosch d'Onet-le-Château.
Des chiffres qui font froid dans le dos et résument à eux seuls le malaise Bosch sur l'agglomération ruthénoise. D'emblée, les syndicalistes précisent que la CGT est la seule organisation à ne pas avoir signé l'accord de transition en juillet dernier avec le groupe car «il ne comprenait aucune contrepartie, ni industrielle, ni en faveur des employés, à qui on demande même de se payer une partie des formations», dénonce Yannick Anglarès.
«La direction gère l'usine à la petite semaine, ça change suivant les comités d'entreprise. On nous annonçait 15 à 20 jours de fermeture suivant les fabrications entre septembre et décembre or il n'y en aura qu'une dizaine d'ici la fin de l'année».
Et Christophe Roques de reprendre : «Si la direction voulait, elle pourrait éviter un seul jour de fermeture car il y a du travail. Mais des pièces dont on pourrait s'occuper sont fabriquées en Turquie car ça coûte moins cher, dixit le directeur économique».