En Aveyron les promesses de Bosch n'engagent que ceux qui y croient !
L’usine Bosch à Onet le Château près de Rodez ne fabrique que pour le diesel automobile. Le 13 avril 2019, pour la défense de l’emploi dans cette usine et dans toute la filière automobile du département, une marche réunissait dix mille personnes aux abords de l’usine Bosch. Les bassins industriels se ressemblent : autant que dimanche dernier à Belfort pour l’emploi chez General Electric.
Depuis la situation dans l’usine Bosch s’est encore dégradée. L’avenir de l’usine de Rodez est toujours aussi menacé, le directeur de Bosch France ayant d’ailleurs déclaré qu’il y avait 20 % de risque que l’usine Bosch ferme. Le sureffectif estimé pour l’usine s'élève dès aujourd'hui à plus de 200 personnes, ce qui se traduit par un à deux jours d'arrêt de production par semaine, soit 60 à 80 jours. Avec comme conséquence une baisse du salaire net.
Selon les informations fournies par la direction de Bosch lors d’une réunion tenue mercredi 26 juin au siège européen de Stuttgart, les six usines européennes de Bosch directement concernées par le diesel accuseraient un sureffectif de 6000 à 6500 emplois à l’horizon 2025. à savoir 1 947 emplois en Turquie, 824 emplois à Bari en Italie, 498, 1 028 et 1 222 emplois dans les trois usines allemandes de Feuerbach, Hambourg, Bamberg et 515 emplois à Rodez, le tiers des effectifs s de l’usine aujourd’hui. La direction de Bosch, le premier équipementier automobile mondial propose de répartir la misère du diesel en déclin entre les seules usines qui fabriquent pour cette technique. Et les investissements massifs de Bosch dans d’autres technologies vont ailleurs !
Reconversions ? Ils en parlent depuis 3 ans. Récemment Bosch s’était engagé à trouver l’équivalent de la charge de 300 emplois pour compenser la baisse d’activité de l’usine. Les promesses n’engagent que ceux qui y croient. A ce jour seuls 100 emplois sont envisagés..pour 2021. La secrétaire d'État à l'Économie, Agnès Pannier-Runacher s'est, parait-il, montrée «offensive» pour intimer aux dirigeants de Bosch de respecter leurs engagements sur le site de Rodez. Paroles, paroles : on a connu cela avec Ford à Blanquefort !Le directeur de Bosch France gémit : « la diversification industrielle est particulièrement difficile à concrétiser ». Comment croire ce bobard quand Bosch investit des milliards d’euros dans des nouvelles technologies ?
La répartition du travail et des activités entre les usines d’un groupe mondialisé de la taille de Bosch est une revendication qui devrait être basique. Bosch prépare à se manière sa transition pour trouver de nouveaux débouchés en investissant dans de nouvelles technologies et usines. Et il en profite pour restructurer son « vieil » appareil de production. Surtout quand il est situé comme l’usine de l’Aveyron dans un lieu où les lignes de chemins de fer pour le fret ont été démantelées.
La création de nouvelles activités pour compenser la baisse du diesel partout en Europe est une affaire trop sérieuse pour la laisser au libre jeu du marché. Des besoins sociaux il y en a dans tous les domaines. Le savoir faire des salariés ne peut pas être gaspillé.
Bosch sait trouver de l’argent lorsqu’il est obligé. En mai 2019, Bosch a accepté de payer une amende de 90 millions d’euros à la justice allemande reconnaissant par là même sa responsabilité dans le fameux dieselgate car il avait participé à la conception des logiciels truqueurs ! Emplois et nouvelles activités ce serait possible de l’imposer en s’y mettant tous ensemble !
INFO CGT COMITE DE GROUPE Bosch
Lors du comité de groupe à Vénissieux le 13 juin, Mr Carrie (Président de Bosch France/Benélux) nous a fait part de sa vision pessimiste de la situation et notamment pour le site de Rodez
La baisse des volumes au niveau de la division PS dont dépend l’usine de Rodez (1500 Salariés) pose véritablement question pour Bosch.
Pour lui des mesures devront être prises afin d’adapter les effectifs, les pistes évoquées par la direction sont les suivantes :
-Des négociations de réduction de temps de travail au niveau Europe/ Des discussions avec les dirigeants allemand pour la répartition de la problématique de charge de travail par site.
-Des négociations de réduction de temps de travail (sans maintien du salaire).
-Des préretraites pourraient être une piste de réflexion mais M. Carrie n’y est pas favorable pour des raisons de coût.
Malgré ces pistes évoquées par la direction, ce ne sera pas suffisant et ne garantira en rien la pérennité du site sur plusieurs années.
Mr Carrie nous dit que le sureffectif correspond à un site en Europe, Rodez pourrait être ce site. Pour Mr Carrie il y a 20% de risque que le site de Rodez ferme, c’est mathématique pour lui.
Pour lui l’accord aide à passer ce moment incertain mais il voit que le sureffectif de 300 inscrits dans l’accord n’est qu’une étape dans la baisse des effectifs du site, qui risque d’être bien plus importante.
Tous ces points feront partie de la discussion avec la direction allemande le 26 juin à Stuttgart.
Lors de la réunion du 26 juin la CGT exposera clairement la situation et demandera que la direction nous confirme les propos de Mr Carrié pour avoir des réponses claires.
En l’état actuel il est hors de question pour la CGT de discuter de telles mesures, les salariés ne doivent pas payer les erreurs du gouvernement et du groupe.
Le 21 Juin à 17h00, une réunion pour faire un point de situation aura lieu à la Mairie de Rodez en présence des élus locaux et des organisations Syndicales du site
Le 24 Juin le 1er Ministre devrait rendre l’arbitrage concernant l’étude en vue de l’obtention ou pas de la vignette Critair1 pour les véhicules diésels de nouvelles génération.
Le non lancement de cette étude et la non obtention de vignette Critair 1, serait pour la CGT un mauvais signe envoyé par le gouvernement au Groupe Bosch pour la sauvegarde et la pérennisation des 1500 emplois de l’usine Castonétoise
A la demande de la CGT, le 25 juin à 10H00, les organisations syndicales de Rodez seront reçues a Bercy par la Secrétaire d’état auprès du Ministre de l’économie et des finances Mme Pannier Runacher.
La CGT tiendra une assemblée des salariés le 26 juin à l’issue de la réunion avec la Direction allemande de Stuttgart.
Pour la CGT, seule la mobilisation de l’ensemble des salariés pourra faire reculer la direction, et faire réagir le gouvernement.
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https://www.caradisiac.com/dieselgate-bosch-a-l-amende-en-allemagne-176568.htm