Les "Ford" toujours en lutte !
Contre leur droit de nous licencier, pour notre droit à vivre dignement
C'est mardi 2 juillet que les juges du TGI de Bordeaux rendront leur décision concernant le sort de nos emplois et celui de l'usine Ford.
Nous avions assigné la multinationale Ford en justice parce que nous contestons tout simplement son droit à nous licencier. Nous dénonçons l'absence de cause économique justifiant la fermeture de l'usine et les licenciements et nous contestons aussi l'abus du droit de propriété, plus précisément celui de refuser une reprise qui aurait permis de maintenir une activité et de préserver autour de 2000 emplois (directs et induits).
Depuis trop longtemps les capitalistes licenciement, suppriment des emplois, ferment et liquident des entreprises impunément et illégalement. Même avec des milliards de profits, même après avoir perçu des dizaines de millions d'euros d'aides publiques, ces multinationales comme Ford, on peut parler aussi de GE dans l'industrie ou Carrefour et Auchan dans le commerce, se croient tout permis, abusent de leur pouvoir, d'un rapport de force très favorable. Elles profitent du laisser-faire irresponsable des pouvoirs publics, plus laxistes envers les capitalistes qu'envers les manifestants qui défendent leur droit de vivre décemment.
Si l'Etat se déclare impuissant ou sans moyens légaux, c'est à tort. Car il y a le droit du travail, il y a des lois et une législation qui permettent d'empêcher les plans de licenciements et les fermetures d'usines. Le droit de propriété et la liberté d'entreprendre ne signifient pas que les patrons peuvent faire ce qu'ils veulent. La loi sanctionne l'abus de droit de propriété. C'est à l'Etat de la défendre. S'il ne s'active pas dans ce sens là, nous salarié.e.s, syndicalistes, nous pouvons le faire en saisissant la justice. C'est ce que nous avons fait.
La "constitution" ne permet pas visiblement la réquisition de l'usine Ford, elle ne permet pas à l'Etat de s’approprier des usines pour en faire quelque chose même quand ces usines sont de fait déjà en partie publique étant donné toutes les subventions, la loi n'impose d'ailleurs pas le remboursement des aides publiques détournées, alors qu'il faudrait que tout cela puisse se faire. L'Etat et les collectivités territoriales devraient se substituer aux multinationales quand elles détruisent, quand elles suppriment des emplois par milliers, quand elles s'accaparent de l'argent public. Il y a tant de choses à produire pour répondre aux besoins sociaux et environnementaux, tant de chose qui pourrait être réalisé dans un secteur "nationalisé" ou socialisé. Des solutions existent bien.
Si la loi aujourd'hui ne permet pas tout ça, le gouvernement refusant de faire des lois anti-casseurs d'emplois, lois qui renforceraient les protections des salariés et de la population, les lois existantes permettent tout de même d'agir maintenant. Au moins elles pourraient stopper les abus, les enfumages, les tricheries qui se font au détriment des emplois, des collectivités, des populations. Encore faut-il s'en servir ou les faire respecter. C'est ce que nous faisons ou tentons en saisissant le TGI.
Ce mardi, qui sera un jour important pour nous les "ford" et pour la population dans la région, nous donnons rendez-vous devant le TGI de Bordeaux (rue des Frères-Bonies) mardi 2 juillet à 13h30. Nous irons chercher le jugement et quoiqu'il en sera, à 14h15, nous proposons une assemblée générale avec conférence de presse à la Bourse du Travail (à proximité) pour faire le point sur la situation, discuter des suites à donner, des conséquences de cette décision, de faire appel éventuellement
La CGT Ford Blanquefort le vendredi 28 juin 2019
Ford Blanquefort : la CGT veut croire en une "victoire historique" au tribunal
La CGT Ford Blanquefort, qui mène contre le groupe américain une guérilla juridico-politique et attend cette semaine deux décisions dans des procédures distinctes, espère une "victoire histor...