50 000 travailleurs de l'automobile appelés à la grève chez GM aux États-Unis

Publié le par NPA Auto Critique

Les 49 000 travailleurs du constructeur automobile General Motors sont appelés à la grève aux États-Unis à partir de minuit dimanche 15 septembre,par le Syndicat des travailleurs de l'automobile aux États-Unis, l’UAW.

Les négociations lancées en juillet entre ce syndicat et GM ont pour le moment échoué.  Lire sur ce blog la traduction le 8 août 2019 d'un article de Dianne  Feeley
Même s’il est encore possible que les négociations parviennent à un accord, le porte-parole de l'UAW a déclaré que c’était peu probable. L’annonce de cet appel à la grève est intervenue quelques heures après l’expiration du précédent contrat signé entre l’UAW et le General Motors.

La grève va arrêter à la production de GM aux États-Unis et l’empêchera de fabriquer des véhicules au Canada et au Mexique. La grève est une une première depuis  2007.

” Alors que nous nous battons pour de meilleurs salaires, des soins de santé de qualité et abordables, et la sécurité de l'emploi, GM refuse de mettre les Américains qui travaillent dur avant leurs profits records" a déclaré négociateur en chef de l'UAW.

Les salaires horaires moyens dans l'industrie automobile américaine a atteint un sommet en 2010 et ont depuis chuté d'environ 16% en prenant en compte l'inflation. Au cours de cette période, seulement deux augmentations de salaire de 3% ont été accordées.

En plus d'une hausse de salaire, l'UAW veut limiter la proportion de travailleurs « temporaires » que GM peut utiliser, avec un seuil d’environ 7 % du total des salariés. Ces travailleurs temporaires sont payés aux environs de 15 dollars de l'heure. Les employés embauchés par GM avant 2007 gagnent autour de 33 dollars l'heure, tandis que les employés embauchés après 2007 sont embauchés au salaire de 17 dollars l'heure. Et il faut leur attendre huit ans  pour devenir un travailleur  »senior ». Oui les travailleurs de l’automobile aux États-Unis ont des raisons de protester !

En novembre 2018, GM avait décidé de fermer cinq usines en Amérique du Nord, notamment dans  les États industriels de l’Ohio et du Michigan. Alors que l’UAW s’était opposé – sans proposer de perspective concrète de lutte – à ces fermetures, elle a demandé lors des négociations de nouveaux produits à fabriquer dans ces quatre usines que GM veut fermer.

L'intransigeance de GM concerne en fait toute l'industrie automobile aux États-Unis car, de tradition, l'UAW choisit parmi les "3 grands" une première entreprise "cible" pour étendre ensuite les premiers résultats aux autres firmes. GM a réalisé 8 milliards de dollars de bénéfice l'année dernière et se refuse à satisfaire les revendications pourtant bien timides avancées par le syndicat de l'UAW. Les résistances ouvrières n'ont pas dit leur dernier mot !

Publié dans USA, General Motors

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