L'industrie automobile reprend en Espagne avec de nouvelles mesures de sécurité.

Publié le par NPA Auto Critique

Usine Seat Martorell

Traduction d'un article paru dans le quotidien El Diario

Les usines de Seat à Barcelone, Volkswagen à Pampelune et Mercedes à Vitoria rouvrent leurs chaînes de montage après plusieurs semaines d’arrêt et après avoir convenu avec les syndicats des mesures d’hygiène du travail.

Retour à la chaîne de montage après un mois et demi d’arrêt à cause de la crise du coronavirus. L’industrie automobile espagnole a entamé ce lundi sa phase de déconfinement avec l’ouverture, encore à faible puissance, de certains de ses sites de production, comme celui de Seat à Barcelone, Volkswagen à Pamplona ou Mercedes à Vitoria. Dans les prochains jours, ils précèderont l’usine de Renault de Valladolid et de Palencia, qui reviendront à l’activité jeudi, et celle de Nissan à Barcelone, qui le fera lundi prochain.

Six semaines se sont écoulées depuis que l’industrie automobile a renvoyé ses travailleurs chez eux, la plupart via ERTE(1), et le retour de ce lundi n’a été possible qu’après que les directions des entreprises aient convenu avec les syndicats de nouvelles mesures d’hygiène au travail, qui vont de la garantie de maintenir la distance entre les travailleurs aux équipements de protection, en passant par la campagne de test pour tous les travailleurs sur laquelle Seat a parié.

La société d’origine espagnole, maintenant appartenant au groupe Volkswagen, a à Martorell (Barcelone) son principal centre de production, bien que le fabricant a également rouvert ce lundi ses usines de la Zone Franche de Barcelone et El Prat de Llobregat. Dans le cas de Seat, la réouverture a été partielle, en commençant par 3.200 de ses 15.000 travailleurs, et tous après avoir passé un test de PCR(2) ces derniers jours.

"La politique de l’entreprise est que personne ne peut entrer sans passer le test. Et cela a beaucoup rassuré les travailleurs, qu’il faut aussi remercier pour la disponibilité et la patience de supporter de longues files d’attente pour passer le test", explique Matías Carnero, président du comité d’entreprise et plus haut responsable du syndicat UGT de Catalunya. Depuis jeudi dernier, quand la campagne a commencé, Seat a testé 4 000 de ses travailleurs La direction de l’entreprise assure qu’elle est en mesure d’en réaliser 15 000.

En plus des tests, les syndicats et l’écurie de marque espagnole ont convenu de plus de 150 nouvelles mesures de protection. L’une des principales est de maintenir la distance de sécurité de deux mètres, ce qui implique une nouvelle conception de la mobilité à l’intérieur de l’usine et que l’entreprise mette à la disposition des travailleurs de nouveaux moyens de transport pour éviter les effondrements et les agglomérations. 

Cependant, les syndicats acceptent qu’il y a certains postes, surtout sur la chaîne, où il ne sera pas possible de maintenir la distance entre les travailleurs. Dans ce cas, l’accord a été de fournir des équipements de protection individuels, qui viendront s’ajouter aux masques qui seront distribués quotidiennement à tous les travailleurs..

En ce qui concerne le retour au travail à la Seat, le processus sera échelonné. Bien que le premier ERTE, qui touchait l’ensemble de la main-d’œuvre, ait pris fin ce dimanche, un autre ERTE, plus réduit, commence ce lundi et sera progressivement mis en place. En l’espace de deux semaines, il est prévu de réintégrer au total 5.900 travailleurs et, pendant les huit semaines que durera ce processus de terminer en arrivant à 10.400 employés en activité.

Une production touchée par la crise…

Les travailleurs retourneront progressivement à l’usine, mais cela ne veut pas dire que la production va se redresser immédiatement. Tout d’abord, compte tenu de la situation dans laquelle se trouve le secteur. Les concessionnaires, qui absorbent jusqu’à 25% de la production automobile espagnole, restent fermés et sans date de réouverture. De plus la demande internationale a également chuté, ce qui a fait baisser les exportations de véhicules de près de 38 % au cours des semaines de la crise, alors que le marché espagnol avait marqué un bon début d’année.

À cela s’ajoute le fait que les mesures de sécurité freineront la production au moins pendant les premières semaines. À Pampelune, la direction de Volskwagen prévoit de produire un peu plus de 500 véhicules par jour, alors qu’ils en produisent habituellement le tripple. Les prévisions sont mêmes plus réduites encore à Seat Martorell, d’où sortiront 270 voitures par jour quand dans des conditions normales 2.100 y sont fabriquées. " La production de cette semaine peut presque être considérée comme perdue. C’est une semaine d’essai, c’est la première fois que nous travaillons ainsi et il nous faut faire beaucoup de formation", explique Carnero.

Sans date de réouverture

Toutes les usines automobiles en Espagne n’ont pas de date de réouverture. L’Usine Citroën de Vigo, aujourd’hui du groupe PSA, est une des usines qui, pour le moment, n’a pas prévu de revenir à la production. En plus de la ville galicienne, le géant français dispose d’installations à Saragosse et Madrid, où il fabrique des composants pour ses marques, Peugeot, Opel ou encore Citroën elle-même. Elles resteront toutes fermées jusqu’à nouvel ordre, après que PSA ait annoncé qu’il ne recommencera à produire en Europe que lorsque les ventes repartiront.

 La marque de véhicules utilitaires Iveco est dans une situation légèrement meilleure, mais elle a cependant été obligée de reporter sa réouverture. Alors qu’il était initialement prévu que ses usines de Valladolid et Madrid recommencent à produire dès lundi prochain, ce ne sera finalement pas avant le 11 mai.

 La raison invoquée par l’entreprise est que la plupart des pièces proviennent du nord de l’Italie, parce que le siège du groupe CNH Industrial, propriétaire d’Iveco, est situé à Turin. Entre Madrid et Valladolid, Iveco fabriquait 122 camions et 126 camionnettes par jour, un chiffre qui, comme les précédents, ne sera pas atteint lors de la réouverture.

Arturo Puentes le 27/04/2020 - 22:06h – el diario -

 

 

Traduction Ramon

 

Notes:

(1)   ERTE = Dossier de Réglementation Temporaire du Travail - Les travailleurs auront droit à une indemnisation pour chômage qui sera de 70% de la base sur les 6 premiers mois et de 50% à partir de ce moment. Ces montants ont une limite : 1.098 € pour les personnes sans enfants à leur charge, 1.298 € pour celles qui en ont un et  1.411 € pour celles qui en ont deux.

(2)   Test PCR : Polymérase Chain Reaction conduit à l'amplification in-vitro de plusieurs millions de fois une séquence spécifique d'acide nucléique qui peut être minoritaire voir très rare. Ici effectué pour déceler la présence du covid-19 dans le sang.

 

Publié dans Espagne, Coronavirus

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