Nissan à Barcelone : le contenu de l'accord

Publié le par NPA Auto Critique

Pour information le document que nous a transmis un lecteur de npa-auto-critique, ancien Renault et observateur attentif des luttes dans l'automobile dans l'Etat espagnol et en Catalogne

L'assmblée qui a approuvé l'accord

Qui l’aurait parié au début de la grève le matin du 4 mai 2020 ? Car si ce n’est pas une victoire, c’est bien loin d’être une défaite ! Le personnel de Nissan Barcelone a ratifié l’accord négocié par les organisations syndicales majoritaires. L’accord prévoit de reporter la fermeture des usines Barcelonaises à décembre Z021. sans licenciements d'ici là.

Après 95 jours de grève suivie massivement et remplie d’initiatives quasi quotidiennes, le personnel de Nissan Motor Ibérica des trois usines de la multinationale à Barcelone a donné son accord, ce jeudi 6 août 2020 lors d’une assemblée, à l’accord conclu par les syndicats et

l’entreprise sur les modalités de fermeture des trois usines barcelonaises (Zona Franca, Montcada y Reixac et Sant Andreu de la Barca).

La ratification fait suite a une intense négociation qui s’est terminée par un accord de dernière minute mercredi, après une réunion de négociation / médiation de plus de 25 heures.

Bien que l'intention initiale de Nissan était de fermer les usines en décembre de cette année, l°arrêt de l’activité se produira finalement en décembre 2021.

L’accord engage l'entreprise à ne pas fermer les usines et à ne pas licencier d’employés avant cette date. En échange, les travailleurs abandonneront la gréve qui dure depuis 90 jours et reprendront les commandes en attente depuis le mois de mai.

La ratification de l'accord a été obtenue, comme l'a expliqué le syndicat des Commissions Ouvrières, à l°unanimité lors de l'assemblée| tenue dans les locaux de l'usine de Nissan à Montcada y Reixac (Barcelone).

Recherche d’alternatives à une cessation totale d’activités.

Les usines de Nissan a Barcelone resteront donc opérationnelles jusqu'en décembre 2021. C'est ce qu°a annoncé le fabricant après un accord avec les représentants des travailleurs "qui permet d'obtenir plus de temps pour recherche-r des projets alternatifs de réindustrialisation et, dans le cas où ceux-ci ne pourraient voir le jour, offre des conditions de cessation d'activités bien supérieures aux maxima fixés par la loi“, a expliqué Frank Torres, vice-président exécutif de Nissan pour la Russie et responsable de la gestion du processus de co11sultation_

En effet, dans l'accord signé avec les représentants de travailleurs après de longues négociations, l’entreprise s’engage également a rechercher conjointement les alternatives légales on conventionnelles nécessaires pour éviter des accidents traumatiques avant la date prévue de la fin de l’ activité de production.

Il sera, entre autres mesures, procédé à l’embauche d‘un service de relocalisation par l’intermédiaire d’un entreprise spécialisée pour une période de 12 mois.

En outre, il sera créé une commission de travail pour la réindustrialisation à laquelle participeront la direction de Nissan, des représentants des travailleurs et des administrations et qui sera chargée "d’analyser, évaluer et codécider le cas échéants et assurer le suivi d‘un éventuel plan de réindustrialisation de l’activité de production". En outre, l'entreprise s’engage à inclure dans le contrat avec l’investisseur potentiel la garantie d’embauche prioritaire des travailleurs concernés

par la procédure de licenciement collectif, avec une attention particulière envers ceux qui out un handicap, ainsi qu’a ceux nés dans les années 1970 et l971.

De son côté, le syndicat a également valorise le fait que l‘accord donne un délai ( 17 mois) pour maintenir la production et 1’emploi °pendant que Nissan, les organisations des travailleurs et les administrations gouvernementales s‘engagent à rechercher des alternatives industrielles pour les usines afin d’assurer la continuité des emplois.

Le plan de restructuration de l’emploi [ERE) que l'entreprise mettrait en avant pour ces trois usines automobiles concernait 2.525 travailleurs. Jusqu’à la fin de 2021, personne ne pourra être licencié, mais des départs volontaires seront accepté-s. Les comites d°entreprise des trois usines ont approuvé l’accord ratifie par le personnel qui contient de meilleures conditions que les propositions initiales de l’entreprise au sujet de l’indemnisation des travailleurs, même s’ il n’atteint pas le niveau réclamé initialement par les syndicats.

Préretraites et indemnités

On estime que cet accord coûtera à Nissan environ 400 millions d’euros.

Celui-ci comprend un plan de préretraite pour les employés nés avant 1966, avec le versement d’un complément jusqu’à 90% du salaire net a la date de la fermeture musqua 62 ans, et le versement de la Convention Spéciale avec la Sécurité Sociale (CESS) jusqu’à 63 ans et la compensation du salaire net jusqu’à 61 ans en pourcentages différenciés pour ceux nés entre 1967 et 1969.

Pour les moins de 50 ans une indemnité de 60 jours par année travaillée sans limite de mensualités.

L’entreprise a également créé une convention spéciale pour les travailleurs âgés de 50 à 54 ans (les travailleurs nés en 1967 recevront 85 % du salaire net jusqu’à 61 ans, ceux nés en 1968 recevront 80 % et ceux nés en 1969 recevront 75 %).. Ce groupe est le plus vulnérable dans une situation de recherche d’emploi s'il est finalement licencie et ne peut être réintégré dans une alternative industrielle

Par ailleurs, les travailleurs qui choisiront l’embauche dans l’une des alternatives industrielles éventuelles, recevront une indemnité maximale de 50 jours par année travaillée (sans limite de mensualités) et un montant de 750 euros par année travaillée.

Dans un communique les Commissions Ouvrières ont indiqué que « le préaccord avait été difficile a obtenir, et c’est grâce à la lutte exemplaire menée par tous les travailleurs de Nissan et à leur solidarite qu’il 1’a été. »

De son cote, le SIGEN-USOC (Sindicato Independiente Grupo Empresas Nissan- Unio Sindical Obrera de Catalunya), le premier syndicat aux élections professionnelles dans les usines de Nissan dans l’État espagnol, tant a Barcelone qu'en Cantabrie, a également ratifie l’accord.

Depuis le 28 mars dernier, date à laquelle que Nissan a rendu officielle cette décision de fermeture qui était crainte depuis des semaines, les négociations ont été difficiles entre Nissan et les syndicats, la Genalitatt de Catalogne et le gouvernement central de l’état espagnol participant aux discussions.

Nissan s’est engagé a lancer une table de travail pour étudier les options possibles de réindustrialisation avec la participation de tous les acteurs nécessaires, non seulement pour rechercher des alternatives aux usines Nissan elles-mêmes, mais aussi pour les entreprises fournisseurs. L’accord donne une plus grande marge de temps pour trouver un ou plusieurs investisseurs industriels intéressés a utiliser les usines.

Pour l’instant, quatre sociétés internationales, deux constructeurs automobiles et deux fabricants de batteries pour voitures électriques, se sont montrées intéressées aux usines de Nissan, ce qui permettrait de maintenir le niveau actuel d’emploi de l’usine automobile.

Cette fermeture mettra un point final à l’histoire centenaire de Nissan à Barcelone, qui a son origine embryonnaire dans une usine ouverte a Cadix par Ford, puis qui fut déménagée dans la banlieue de la capitale catalane dans les années 1960, pour devenir la deuxième plus grande usine d’assemblage véhicules de la péninsule.

S’ils ne peuvent crier victoire les travailleurs de Nissan des usines de Barcelone peuvent au moins souffler un bon coup.Il reste encore maintenant à faire le bilan de cette lutte pour identifier ses points forts mais aussi ses points faibles. Rien n’est terminé, mais une échéance capitale a été repoussée, et dans un contexte d’autres suppressions d’emplois vont être annoncées, cette gréve montre à tous les salaries hésitants que par la lutte organisée on peut obtenir des résultats, et que le syndicats reste l’outil de base pour la défense des intérêts des travailleurs.

Nissan à Barcelone : le contenu de l'accord
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Publié dans Nissan, Barelone

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