Renault annonce la vente des fonderies de Bretagne

Publié le par NPA Auto Critique

La cession devrait être effective en fin d’année. Ce lundi 4 juillet 2022, la direction de la Fonderie de Bretagne, à Caudan , a annoncé que Renault avait retenu « le projet d’offre ferme » déposé par Callista Private Equity.
C’est un fonds d’investissement allemand basé à Munich. Sa fonction : « reprendre des entreprises pour les redresser, c’est à dire les rendre plus rentables à coups de licenciements et de ventes à la découpe. » « Le projet industriel de Callista correspond aux engagements pris par Renault pour parvenir à une exploitation rentable du site », explique Jean-Luc Bois, directeur de la Fonderie. Derrière les mots ronflants, c’est que ce qui est annoncé par Renault
Ce mauvais coup de l’été s’inscrit dans le démantèlement de toutes les fonderies produisant pour Renault. Les fonderies de Bretagne sont une filiale de Renault qui avait gagné il y a plus de dix ans sa réintégration dans  la groupe Renault.

Le communiqué publié par la CGT Renault

Sous prétexte d’économies dans son plan de compétitivité, le Groupe Renault cède ses activités de FONDERIE DE BRETAGNE à un fonds de pension Allemand dénommé CALLISTA. La direction générale s’est engagée à maintenir 50% de la production jusqu’en 2025 contre 90% auparavant.
Historiquement, Fonderie de Bretagne, filiale du Groupe Renault, est un acteur majeur de l’économie en Bretagne Sud. Implantée depuis 1965, FDB produit des pièces de fonderie brutes et usinées pour l’industrie automobile, essentiellement pour Renault.

Ce lundi la direction du site de Caudan a réuni les élus de CSE pour les informer de la vente officielle de la fonderie et présenter les objectifs à court terme, en l’occurrence, un retour à l’équilibre à l’horizon 2025. Cependant, les 290 salariés de la FDB ne sont pas dupes. Même si la direction a annoncé aux Organisations s ndicales qu’aucun licenciement économique n’est prévu à l’heure actuelle, et que les salariés auraient la possibilité de rejoindre le groupe Renault, la pilule est tout de même dure à avaler.
De plus avec une fonderie où ni la performance ni la qualité ne sont plus à démontrer, beaucoup de questions d’ordre stratégique restent en suspens. Cette cession ne s’accompagne d’aucun projet industriel, un avenir hasardeux pour la fonderie et ses salariés.

Pour le syndicat CGT Fonderie de Bretagne, ce rachat soulève de nombreuses interrogations. Cette politique d’optimisation de la fonderie est-elle compatible avec la protection de ses 290 salariés ?
Pourquoi est-il prévu que Renault continu d’investir dans la fonderie malgré l’arrivé de ce fonds d’investissement ? Qu’adviendra-t-il si les objectifs d’équilibre financier à court terme ne sont pas tenus ? Combien de temps avant que Callista ne se sépare de la Fonderie de Bretagne si les résultats se font attendre ? Les craintes sont de voir le fonds d’investissement détruire les emplois, siphonner l’outil de travail et repartir avec les subventions publiques.
Le constat est plus qu’alarmant au regard des décisions des donneurs d’ordres. En effet les constructeurs nationaux se soucient peu de l’avenir des salariés et de leurs familles à l’image du démantèlement d’autres fonderies sur le territoire tels que Fonderies MBF Aluminium à Saint-Claude, la SAM à Decazeville, la Fonderie de Villers la Montagne, Alvance aluminium ou encore Fonderie du Poitou qui est aujourd’hui en liquidation judiciaire.
Mardi 12 juillet, les responsables de Callista rencontreront l’ensemble des salariés du site de Caudan

 

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