Salaires et répartition des richesses : les luttes doivent s’étendre

Publié le par NPA Auto Critique Dossier Mondial de l’auto : Thermique ou électrique, la machine à profits roule toujours

Les salariéEs de l’automobile, confrontés à l’inflation, font également face à des réorganisations, des suppressions de postes et revendiquent qu’une part des richesses qu’ils produisent leur reviennent.

Le grand Monopoly dans la branche automobile est engagé dans une situation économique et sociale particulièrement conflictuelle. Les pénuries de composants et autres ruptures de pièces, déclenchées par les difficultés dans les circuits d’approvisionnement, provoquent une désorganisation de la production sur de nombreux sites avec un impact sur les conditions de travail. L’inflation qui fait sombrer dans la misère de nombreux travailleurEs alimente des révoltes qui ne se limitent pas aux seules raffineries.

Les salariéEs mobilisés chez Renault et PSA

Sur les sites de Renault, les débrayages sont encore limités tant sur la question des salaires que sur celle des restructurations, pendant qu’au centre technique de Lardy la CGT maintient la pression contre des réorganisations qui auront pour conséquences la suppression de milliers d’emplois.
Chez PSA/Stellantis, depuis septembre, une série de débrayages se sont produits sur la plupart des sites. La mobilisation a débuté vendredi 16 septembre à PSA Hordain (Sevelnord) avec plus de 500 grévistes pendant trois jours. Le mercredi 28 septembre, plus de 4 300 salariéEs ont débrayé pour revendiquer de vraies augmentations de salaire et affirmer que la prime de 1 000 euros, proposée par la direction la veille, ce n’est vraiment pas assez : 1 300 grévistes à Mulhouse, 1 100 à Sochaux, 460 à Valenciennes, 350 à Douvrin, 340 à Caen, 280 à Borny, 270 à Rennes, des dizaines à Poissy, Sept-Fons, Vesoul et 700 à PSA Charleville, le 29 septembre dernier. Le jeudi 6 octobre pour la troisième journée de débrayage sur le site de Mulhouse, à l’appel de la CGT et de la CFDT, c’est encore une fois plus de 530 salariéEs qui se sont fait entendre le long des chaînes du ferrage et du montage. Ces mobilisations sur les salaires s’inscrivent dans la suite de ripostes aux modifications des horaires de travail qui ont marqué toute l’année passée.

Vague de débrayages : du jamais vu depuis 1989

Dans certains sites, il n’y avait jamais eu de grève. C’est la plus grande vague de débrayages à PSA depuis 33 ans… À l’époque, en 1989, elle ne s’était pas étendue au-delà des usines de Sochaux et Mulhouse. Bien des choses sont remarquables dans cette mobilisation, comme la participation des intérimaires et des sous-­traitants. Ainsi, les travailleurEs de GSF, fournisseur en interne de PSA Hordain, sont en grève pour les salaires et bloquent la production. À PSA Mulhouse et Sochaux, des dizaines de travailleurEs de Veolia STPI ont débrayé pour revendiquer 5 % d’augmentation et 2 000 euros. Et c’est pourtant dans ce contexte que la fédération de la métallurgie CGT est en train d’exclure le syndicat CGT de l’une des principales usines automobiles, celle de Stellantis Poissy, et son délégué syndical central, Jean-Pierre Mercier.

Les luttes en cours pour les salaires pourraient donner du souffle pour étendre ces mobilisations.

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