Aux États-Unis, une grève qui jette un pont avec les années 1930
La grève qui a commencé le 15 septembre dans l’industrie automobile aux États Unis est qualifiée d’historique, à commencer par le syndicat de l’UAW qui organise cette grève. Pour la première fois une grève frappe ensemble les trois constructeurs historiques General Motors, Ford et Chrysler cette dernière firme appartenant à Stellantis, dont le patron est le trop bien connu Tavares.
Les revendications, qui ont reçu l’approbation de 97 % des 120 000 affiliéEs au syndicat, sont d’une ampleur inégalée : des augmentations de salaire de l’ordre de 40 % dont 20 % immédiatement, la semaine de travail de 32 heures, et la fin du système inique de classement des salariéEs à des niveaux de salaires différents selon l’année d’entrée dans les entreprises. De fait, la grève s’inscrit dans la volonté explicite de l’UAW de reprendre tout ce que le patronat « nous a pris » depuis la grande récession de 2008.
Une grève debout
La tactique choisie est celle d’une « escalade » à partir de la grève déclenchée dans trois usines d’assemblage appartenant à chacune des trois firmes. La direction de l’UAW qui organise la grève autour de son président Shawn Fein été élue en mars dernier par un vote direct des syndiquéEs autour d’une plateforme « Pas de corruption, pas de concessions ». Elle a remplacé des dirigeants corrompus, plusieurs d’entre eux étant sous le coup d’inculpations pour malversations financières.
Les témoignages sont nombreux pour décrire un changement militant radical qui s’est manifesté lors de la préparation de la grève. Plus de poignée de main avec les patrons en ouverture des négociations. Plus de huis clos mais des points hebdomadaires de compte rendu sur les réseaux sociaux faits par Shawn Fein. Des appels répétés à la remontée d’informations et à la mobilisation à la base. La volonté de s’inspirer d’autres secteurs mobilisés, à l’exemple des chauffeurs routiers de la compagnie UPS. Et l’invitation à venir avec des T-shirts rouges aux rassemblements.
C’est une grève debout, « stand up », une référence aux grandes grèves « sit in » des années 1930 d’où est née l’UAW. Un fil avec ce passé de luttes est renoué à près d’un siècle de distance.
Les salaires représentent 5 % du prix de vente d’une voiture
Les arguments martelés par Shawn Fein nous parlent : 250 milliards de profits accumulés par les 3 constructeurs automobiles en dix ans, le fait que les salaires versés par les firmes automobiles ne représentent plus que 5 % du prix de vente d’une bagnole, profits et gaspillage publicitaire inclus.
Le mouvement syndical est plus actif dans de nombreux secteurs. Le fond de l’air change aux États-Unis. Une lutte est engagée qui peut concrétiser un changement dans le rapport des forces entre salariéEs et patronat aux États Unis comme dans d’autres pays impérialistes. L’issue victorieuse d’une grève n’est évidemment jamais acquise. Raison supplémentaire pour ici et maintenant en être solidaire, la populariser et... s’en inspirer.
À suivre sur : http://www.npa-auto-critique.org/
Aux États-Unis, une grève qui jette un pont avec les années 1930
La grève qui a commencé le 15 septembre dans l'industrie automobile aux États Unis est qualifiée d'historique, à commencer par le syndicat de l'UAW qui organise cette grève.