La lutte des ouvriers ex GKN de l'usine de Florence : un projet de reconversion écologique mené "d'en bas"

Publié le par NPA Auto Critique qui relaie cet appel à une rencontre débat

 

 

 

 

 

Depuis plus de deux ans, les ouvriers ex-GKN, équipementier automobile de Florence occupent leur usine pour résister à des licenciements et développent un projet autogestionnaire en vue d’une production écologiquement soutenable. Ils ont initié une campagne internationale de soutien .
Il y aura une soirée en présence d’ouvriers en lutte de l’usine de Florence, ainsi que de chercheur.ses solidaires qui ont contribué à rédiger le plan de reconversion écologique de la production  le 23 octobre 2023 à 18h30 à la Bourse du travail de Paris, 3 rue du Château d'eau, salle Ambroise Croizat.
Relayons cette initiative parmi les militant(e)s automobiles de la région parisienne.

Un extrait de cet entretien avec Dario Salvetti  :

Nous ne pouvons pas nous permettre d’être piégés dans le clivage entre l’environnement et le travail. L’industrie automobile en Europe voit aujourd’hui 300 000 emplois menacés, et ce n’est pas la transition écologique qui en est responsable. La cause se situe du côté de la surproduction, l’intensification des rythmes de travail. C’est le fait, par exemple, de ne pas réduire le temps de travail pour le même salaire en employant toutes les personnes employables tout en réduisant la production globale. Il appartient au mouvement syndical de renverser complètement les termes de la question et de dire que non seulement nous ne voulons pas être responsables de la pollution de cette planète en échange d’un travail, mais que nous sommes les promoteurs d’une véritable transition écologique. Je dirais même plus : le mouvement syndical est probablement le seul, avec aussi les apports des militant.e.s solidaires et du monde universitaire engagé, à pouvoir aussi démystifier une certaine « tradition verte », des solutions prétendument écologiques qui en réalité n’en sont pas.

Par exemple, je ne pense pas que la solution soit de passer à des millions et des millions de véhicules électriques. D’un côté, cela réduit les émissions de CO2 provenant des gaz d’échappement du moteur endothermique, mais il faut voir combien de mines de terres rares, de lithium et d’autres matériaux deviennent nécessaires pour ce passage massif à la voiture électrique, et combien de voitures actuellement en circulation pourraient être converties sans en produire de nouvelles. Car en fin de compte, les économies de matériaux sont un facteur de réduction des émissions de CO2. 

Les travailleurs sont probablement les seuls qui, s’ils se débarrassent du chantage entre environnement et emploi, et s’ils parviennent à changer le régime du travail dans son ensemble, en réduisant le temps de travail pour le même salaire, peuvent mettre ce point à l’ordre du jour et le faire rapidement, parce qu’ici il n’y a pas seulement le problème de faire la transition écologique, mais aussi de la faire rapidement. Une solution qui se mettrait en place dans vingt ans, c’est probablement insuffisant au regard de l’ampleur de la crise climatique

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