Peu commun : les salariés d'Alpine, ce fleuron de la mécanique pour la formule 1, manifestent

Ils étaient plus d'une centaine de salariés d'Alpine en teeshirt identitaire, dont quelques un d'Alpine Dieppe (l'usine de production des moteurs) devant le Bat. de la direction de Renault (ex Bat X) à Boulogne ce jeudi 12 septembre. Ils étaient accompagnés d'autant de représentants des divers établissements Renault, dont une forte délégation de ceux de Lardy (Ingénierie moteurs Renault) ainsi que de Guyancourt,  Flins, Cléon, Le Mans et Sandouville, avec beaucoup de chasubles CGT mais également de SUD.
Qui aurait imaginé, il y a encore un an, que ces salariés, essentiellement techniciens, et ingénieurs ... des "pros" du moteur F1, qui aiment, souvent avant tout, leur métier, conscients de leur spécificité, se rassembleraient en débrayage, comme le 30 août à Viry ou ce jeudi à Boulogne devant le siège de Renault.
Qui aurait imaginé que des anticapitalistes et des militants(e) syndicaux sans concession se sentent concernés par les  moteurs de la formule 1. Les salariés de Viry Chatillon devaient se croire,  par leurs compétences rares, à l’abri des licenciements et des fermetures d’établissements. Et voilà que le directeur général de Renault Luca De Méo signifie que tout, oui tout, doit être subordonné au fric, y compris ce  centre perçu comme celui de l’excellence mécanique et vanté comme tel depuis des années par tous les patrons de Renault. Si  même elles, et eux, de Viry Chatillon, peuvent être licenciés comme n’importe quel autre opérateur de Renault, alors la menace augmente pour toutes et tous.  Pas de quartier, pas de privilégiés : tous les salariés sont soumis aux mêmes menaces et peuvent constater qu’ils sont dépossédés de leur travail.
Que cette leçon de choses s’effectue dans un établissement fabriquant des moteurs hyper sophistiqués et pour un sport mécanique pourri par le fric est une sorte de ruse de l’histoire. Les ouvrières de la haute couture ont bien participé à l’occupation de leurs ateliers en juin 1936.
Après des interventions de soutien du Maire de Viry, Jean Marie Vilain et de la députée LFI NFP de leur circonscription de l'Essonne, Claire Lejeune, militante écologique, ce sont les représentants de la coordination CGT du groupe Renault et de la Fédé des Métaux, mais aussi des représentants syndicaux des divers établissement Renault, dont ceux de Flins et de Lardy qui n'ont pas manqué d'insister sur la nécessité de voir toutes les luttes converger.
C'est d'une véritable solidarité qui a été affirmée. Pour les prochaines échéances évoquées, ils pourraient se retrouver à Paris, un rassemblement est prévu le 17 Octobre devant le Salon de l'Auto, une occasion qu'on ne manquera pas de populariser