3000 manifestants à Condé sur Noireau contre la fermeture de l'usine Honeywell
3.000 personnes ont manifesté samedi 18 novembre 2011 dans les rues de Condé- sur-Noireau (Calvados) pour manifester leur colère contre la fermeture prévue en 2013 de l'usine Honeywell, qui emploie 325 personnes.
Une centaine d'élus locaux - dont le président PS du conseil régional de Basse-Normandie Laurent Beauvais, ainsi que des personnalités politiques et syndicales comme Philippe Poutou, candidat du NPA à la présidentielle et Jean-Claude Mailly, secrétaire général de FO, y ont participé.
Le cortège, composé notamment de salariés accompagnés de leurs familles, de retraités, de nombreux représentants des syndicats, est parti de la mairie pour se diriger vers l'usine, en défilant dans des rues où les commerçants avaient baissé leur rideau en signe de solidarité.
Les manifestants portaient des pancartes avec les inscriptions "Honeywell fermeture, pour nous c'est no futur" ou "des dollars pour Honeywell, pôle emploi pour mon papa", a constaté l'AFP.
"Il y a une solidarité complète" de la population, a affirmé le maire UMP de la ville et vice-président du conseil général du Calvados, Pascal Allizard, pour qui "le dégoût et la colère" l'emportaient face à la décision de l'entreprise américaine de fermer cette usine de plaquettes de freins automobiles en juin 2013. "C'est une décision construite et préméditée", a-t-il expliqué, en confiant son sentiment que "les deux personnes missionnées par Honeywell pour négocier sont des mercenaires payés pour fermer le site; quand on leur parle d'autre chose ils n'ont pas de réponse".
"Nous avons été très impressionnés par l'ampleur" de la manifestation "qui nous rend encore plus sensibles aux conséquences du plan qui a été annoncé", a affirmé pour sa part à l'AFP le directeur des relations sociales du site, François Serizay, tout en assurant qu'il "n'y a pas de solution alternative" à la fermeture, à terme, du site de Condé-sur-Noireau.
M. Serizay, qui avait confirmé l'ouverture d'un nouveau site en Roumanie mais démenti toute délocalisation, a par ailleurs assuré que sa mission et celle du groupe était de "faire en sorte que les choses soient faites de la manière la plus correcte possible, la plus humaine possible".
La manifestation, dans cette région où la sous-traitance automobile constitue un des piliers économiques, s'est déroulée un mois pile après l'annonce, le 19 octobre, de la fermeture de l'usine.
Le groupe américain avait ensuite repoussé au 28 novembre le lancement de son plan social, à la demande des pouvoirs publics, afin de tenter de trouver une alternative à la fermeture.
Le préfet du Calvados Didier Lallement avait déploré mardi de la part de l'entreprise l'absence d'une "volonté sérieuse d'examen des alternatives", lors d'une réunion avec la direction d'Honeywell et des élus locaux.