A Bosch comme ailleurs, luttons contre ce système !
L'automobile : une crise qui vient de loin.
L'automobile est l'une des branches les plus sévèrement atteintes par la crise : restructurations, départ des intérimaires, montée du chômage partiel, départs " volontaires ", suppressions d'emploi et licenciements, fermetures d'usines touchent de plus en plus d'usines en France, en Europe et dans les autres pays à commencer par les Etats- Unis. Mais cette crise n'est ni un tremblement de terre, ni une variante de grippe " industrielle" : c'est une crise dont les responsables ne sont autres que ceux qui licencient aujourd'hui, afin de maintenir leurs profits (qui se chiffrent en milliards d'euros).
L'industrie automobile était traditionnellement constituée de grandes usines où la production des voitures était intégrée quasiment de l'achat de matières premières jusqu'à l'assemblage final et à la peinture des voitures acheminées ensuite vers les concessions et garages. Mais depuis une trentaine d'années maintenant, les constructeurs automobiles se réservent la conception dans des bureaux d'études et l'assemblage final. Pour le reste, place aux sous-traitants et aux équipementiers ! A cet éclatement correspond bien sur un éclatement de la force de travail en entités distinctes, concurrentes et qui toutes doivent assurer le profit qu'exigent les actionnaires.
Force est de constater qu'aujourd'hui les entreprises sous traitantes sont les premières visées par la crise actuelle. En fait le désengagement des grands constructeurs automobiles de multiples activités répondait à leur exigence de maximiser leur profit. La mise en concurrence de multiples sous traitantes par les mêmes grands constructeurs est une pression supplémentaire sur les salaires et les conditions de travail. Plus la production d'une voiture est morcelée en unités capitalistes indépendantes, plus les exigences de profit s'appliquent violemment et séparément à chacune des unités.
Bosch, la SAM, Filtrauto/SOGEFI :
l'Aveyron aux premières loges !
L'INSEE dénombre un effectif de 2400 salariés pour toute l'industrie automobile aveyronnaise. Filtrauto/Sogefi est à Marcillac et Sogefi est un groupe italien qui réalise plus d'un milliard d'euros de chiffres d'affaire. A Rodez, il y a Bosch qui est l'un des premiers groupes industriels du monde avec 33 milliards d'euros de chiffre d'affaires réalisés en 2007. La SAM à Decazeville est une entreprise qui a réalisé 200 millions d'euros en 2007.
L'usine Bosch est là l'usine la plus importante du département avec 19OO travailleurs. En 2007, l'effectif était de 2050 et les plans prévoyaient déjà 1700 emplois en 2010. C'était avant l'hiver 2009 où l'usine a été fermée en moyenne 12 jours par mois depuis le début de l'année. Après l'épuisement des jours de RTT pris d'avance, c'est le tour du chômage technique. Les plans de Bosch sont décidés dans le secret de son état major et de ses bureaux d'études. L'arrêt de la production des injecteurs pompe est programmé pour la fin de l'année 2009 et la direction de Bosch promettait il y a deux ans une période de " forte charge " pour les mois que nous vivons en ce moment. On voit ce qu'il en est ! Alors, il y a tout lieu d'alerter sur la situation de 2010 et 2011 annoncée comme période de " faible charge " il y a deux ans avant même que l'on connaisse les difficultés d'aujourd'hui. Cette période de faible charge correspond à la mise en place d'une nouvelle fabrication d'injecteur " common rail " en remplacement des injecteurs pompe. Dans une situation d'incertitudes comme celle d'aujourd'hui, les promesses et plans ne valent que pour ceux qui y croient. C'est bien pourquoi les revendications pour le maintien de l'emploi et l'indemnisation à 1OO% du chômage partiel doivent être des objectifs à poser dés maintenant et pour les deux années à venir, que l'on soit en forte ou faible charge et quelles que soient les productions en fonctionnement !
Tous ensemble, contre Sarkozy et le patronat !
Car il est possible de faire autrement, mais à condition d'agir pour la rupture avec une économie fondée sur le profit. A Bosch comme dans les autres entreprises aveyronnaises de sous-traitance et d'équipements automobiles, ce sont les mêmes lois du profit qui s'appliquent visant à faire des travailleurs la variable d'ajustement qu'on licencie ou met au chômage partiel selon les aléas d'une crise dont ils ne sont pas responsables. Le " Tous ensemble " ne concerne pas les seules entreprises du département et la résistance des ouvriers de Molex ou de Continental constitue un fantastique encouragement à ne pas subir mais aussi à trouver les moyens d'une action collective.