A First Ford Bordeaux : du boulot, pas du baratin

Texte du communiqué adressé aux médias par Philippe Poutou, secétaire du syndicat CGT Ford - First

Ce lundi 31 mai, une réunion du Comité d'Entreprise aura lieu. Celle-ci a un caractère particulier puisque la direction est censée présenter ce qui s'appelle un plan produit (business plan). Il s'agit en réalité des perspectives de production notamment pour l'année prochaine. En clair, la direction doit annoncer si le projet Atlas se met en route, si des projets se concrétisent et au bout du compte, s'il y a un sureffectif prévu ou pas. Ces derniers temps, nous avions un discours plutôt menaçant avec une préparation psychologique à une vague de suppression d'emplois pour début 2011.
Nous sommes loin des discours optimistes de 2009 et des promesses de d'activité et de plein emplois. Nous ne savons pas si First et HZ nous baratinent depuis le début ou s'ils font preuve d'incompétence ou s'il y a un peu des deux. Dans tous les cas, nous dénonçons la situation actuelle et refusons de nous résigner à des mauvaises nouvelles.
C'est pour cela que la CGT-Ford appelle à une mobilisation ce lundi 31 mai, quelque soit les annonces faites.
Nous souhaitons rappeler nos exigences : HZ, Ford et le gouvernement doivent respecter leurs engagements faits il y a un an et repris lors de la réunion de Bercy du 11 février dernier, à savoir que tous les emplois seront sauvegardés. Ford doit repousser son désengagement de Blanquefort et prolonger sa présence jusqu'au vrai démarrage de nouveaux projets quitte à assurer directement une production sur le site. Les pouvoirs publics doivent s'engager plus directement dans le processus en investissant (par le biais du FSI, par exemple), ils doivent s'assurer eux mêmes de trouver des nouveaux investisseurs privés et des nouveaux partenaires industriels car le duo HZ/Hay semblent vraiment dans l'incapacité d'offrir une perspective.
Nous rappelons une nouvelle fois qu'il n'y a pas que les 1600 emplois"ford" qui sont en jeu. Ce sont prêt de 10 000 emplois induits dans le département et la région. Cela montre à quel point le sort de l'usine concerne tout le monde. Un échec de la reprise se traduirait forcément par une catastrophe sociale dans la région. Après les fermeture de Solectron, Soferti, Arena, First Metal, après toutes les vagues de licenciements connues et inconnues, nous n'avons surtout pas besoin de ça. Nous connaissons les difficultés extrêmes pour les salariés licenciés de retrouver un emplois, encore plus un emploi stable et rémunéré correctement. Nous savons aussi que toutes les mesures d'accompagnement d'un PSE sont complètement bidon.
Tous les acteurs économiques, politiques et sociaux doivent se mobiliser pour la défense des emplois de tous. Nous tirons la sonnette d'alarme.
Ce lundi 31 mai est pour nous le moment de la nécessaire remobilisation des salariés. Nous ne savons pas si nous aurons la force à nouveau de faire entendre haut et fort nos inquiétudes et si nous pourrons gagner la bataille mais une chose est sûre, il y a urgence.
Nous donnons rendez-vous au élus politiques, aux syndicats départementaux, aux médias, ce lundi 31 mai dès midi sur le parking du CE. Les militants de la CGT-ford organisent un casse-croute "géant" (non ce n'est pas facebook). A partir de 14 heures, les syndicats FO, UNSA, CFTC, CFDT rejoignent le mouvement et appellent à débrayer avec la CGT pendant la réunion du CE pour protester contre la politique de la direction. C'est la première fois depuis longtemps que tous les syndicats ouvriers se retrouvent ensemble dans l'action. C'est suffisamment rare et important pour le signaler."

Philippe Poutou (secrétaire du syndicat cgt-ford), le 29 mai 2010.

en fichier joint, le tract d'appel au 31 mai que nous avons distribué à l'usine ce vendredi 28 mai.