A l'usine PSA d'Aulnay, suppression de l'équipe de nuit et licenciement annoncé de 600 intérimaires
La fin annoncée de l’équipe de nuit, et la diminution des effectifs intérimaires : ces informations ont suscité des dérayages au montage de l'usine PSA d'Aulnay. Les ouvriers de nuit et du matin ont cessé le travail durant quelques heures, de 4 h 30 à 8 heures du matin le 23 juin. Ce mouvement a été suivi par 200 salariés selon la CGT.
Le projet de suppression de l’équipe de nuit a été évoqué le 22 juin en comité d’entreprise. L’ensemble des organisations syndicales a voté contre. La décision sera définitivement prise le 30 juin, et cette réorganisation devrait intervenir le 4 octobre.
L’objectif, selon la direction, est d’anticiper une chute des ventes sur le marché européen. « Les prévisions sont de - 9 % sur l’année 2010, indiquait hier une porte-parole. En avril, on accusait déjà une baisse de 7,4 % par rapport à avril 2009, et en mai on a atteint 9,3 % ! »Cette mesure entraînera une diminution de la production, de 1 024 à 684 véhicules par jour.
Les quelque 900 ouvriers de l’équipe devraient être redéployés en journée, y compris la centaine de salariés intérimaires et en CDD, qui iront au bout de leurs contrats. La CGT pointe l’impact sur les salaires : « En basculant de jour, les salariés perdront progressivement leur prime de nuit de 300 €. Il y a un fort mécontentement », souligne Jean-Pierre Mercier, délégué central chez PSA. Ce dernier s’inquiète également de la diminution annoncée des effectifs intérimaires au sein de l’usine : « La direction prévoit le licenciement de 600 intérimaires sur 800. »
PSA confirme que la plupart des missions ne seront renouvelées que jusqu’à l’arrêt de l’équipe de nuit. L’entreprise va organiser des forums, en partenariat avec Pôle emploi, destinés à aider les intérimaires à retrouver du travail ou une formation. Une mesure loin de convaincre la CGT, qui réclame le maintien des intérimaires et l’intégration de la prime de nuit dans le salaire.