Après la manifestation devant le mondial de l'Auto le 9 octobre

Publié le par Jacques Chastaing 14 octobre 2012

Article publié sur le site Carré Rouge par Jacques Chastaing

Des affrontements le 9 octobre devant le Mondial de l'auto à Paris qui révèlent des courants politico-sociaux profonds qui traversent l'Europe

A l'annonce, au début de l'été, de la fermeture de l'usine PSA d'Aulnay, de menaces sur celle de Rennes, de 8 000 suppressions de postes dans le groupe automobile et de la mise en route d'accords "compétitivité-emploi" dans l'usine PSA de Sevelnord, beaucoup de gens ont senti que les attaques contre l'emploi passaient un cap et annonçaient un nouveau cycle plus important de remises en causes sociales tous azimuts. Dans la vague de licenciements d'après les élections, fermer une usine de montage automobile importante était un symbole. L'acceptation par le gouvernement PS-Verts de cette fermeture et des licenciements en était un autre. Ce qui fut confirmé dans la foulée, toujours à la suite des exigences de PSA et du patronat, par la mise en route de discussions tripartites avec le patronat et les syndicats autour de l'idée de faire baisser le coût du travail. Tout cela fermait la parenthèse des illusions électorales. Le gouvernement PS prenait les couleurs d'un gouvernement PSA, les élections et leurs vendeurs de promesses -quels qu'ils soient- paraissaient plus que jamais des charlatans. Aussi quand à cette situation s'ajoutèrent les déclarations de guerre du dirigeant de la CGT d'Aulnay Mercier, elles trouvèrent un écho important, une attente et un espoir à l'égard des travailleurs d'Aulnay et ses dirigeants. Qu'allaient-ils faire ?

 

Mais faute de la riposte promise des salariés et militants d'Aulnay, faute d'une politique qui à partir d'Aulnay s'adresse à tout le monde, cette attente était déçue et, du coup, la date du Mondial de l'auto à Paris en ce début octobre, prenait valeur de symbole pour bien des militants ouvriers puisqu'elle incarnait justement cette volonté du "tous ensemble". En effet, depuis 2008, à l'occasion de chaque Salon de l'automobile, les militants ouvriers de l'auto, militants CGT en particulier, ont organisé dans son enceinte des manifestations de tous les secteurs automobiles. Ces manifestations étaient certes de militants, sans une participation populaire importante, mais détonaient toutefois par leur coordination et leur combativité par rapport aux manifestations syndicales traditionnelles plus "plan-plan".

Pour la plupart des militants ouvriers de l'automobile qui y avaient déjà participé, il paraissait évident qu'il fallait se saisir de cette occasion pour riposter ensemble. Ils sentaient bien que ne pas le faire en ce moment où les groupes de l'automobile annonçaient licenciements et restructurations non seulement chez PSA mais aussi chez Ford ou GM, Fiat ou Renault... ouvrant la porte à de multiples remises en cause, cela aurait été aussi le signe de leur part qu'ils acceptaient sans vraiment se battre, non seulement la fermeture d'Aulnay mais de tout ce qui s'annonce derrière....

Lire la totalité l'article

Publié dans Analyse-et-débats

Commenter cet article