Arrêt d'une ligne de montage chez PSA Mulhouse

Publié le par Communiqué CGT PSA Mulhouse 18 février 2014

Communiqué de presse de la CGT PSA Mulhouse

C’est par une dépêche d’agence de presse que les salariés et la CGT ont eu la confirmation ce matin que PSA veut arrêter la ligne de production C4/DS4 en 2015, pour, selon la direction, réaliser des « opérations de modernisation » en vue d’un futur lancement.

Le 6 décembre dernier, la direction du site de Mulhouse annonçait qu’une étude était lancée pour le passage en monoflux, dont le résultat serait dévoilé fin mars/début avril. PSA n’aura finalement pas attendu jusque-là. Lors d’un CE qui s’est tenu ce matin, la direction a reconnu cet arrêt du système 1 (C4/DS4) et le basculement de la production au système 2 (2008), tout en expliquant que les résultats de l’étude ne seraient officiellement dévoilés qu’en avril ou mai prochain !

Et dans le même temps, elle a reconnu ce matin que les 200 millions d’investissement annoncés pour l’usine entre 2014 et 2016 (annonce faite en décembre dernier) comprennent déjà ce passage en monoflux. Une étude, ou un scénario déjà écrit depuis longtemps ?

Pour la CGT :

 C’est la confirmation des annonces de M. Varin l’an dernier au sujet des usines comme Mulhouse et Poissy qui passeraient en monoflux dès lors que leur production serait en-deçà des 250 000 véhicules/an. (L’annonce de la suppression de la ligne 208 de Poissy a été faite la semaine dernière).

 C’est la confirmation que l’accord de chantage à l’emploi signé par certains syndicats en octobre dernier (gel des salaires, baisse ou suppression de primes, flexibilité aggravée des horaires, mobilité forcée entre sites) ne protège absolument pas les salariés des suppressions d’emplois.

 Cette « modernisation » va se traduire par une chute de la production à Mulhouse: de 230 000 voitures cette année, la production va descendre à 195 000 l’an prochain, puis 190 000 en 2016. Et après ?

 Cet arrêt de la ligne C4/DS4 est soi-disant « temporaire ». Même si un lancement devait effectivement se faire ensuite (plateforme EMP2, celle de la DS4), quel avenir pour l’autre ligne de montage – celle de la 2008 – lorsque ce modèle aura 3 ans de production derrière-lui, et qu’aucun autre lancement n’est envisagé ensuite ?

 

C’est sans doute la 1ère étape d’un passage en monoflux à plus long terme. Ce discours sur la modernisation et la pérennité du site, la direction PSA l’avait déjà tenu il y a quelques années à Aulnay, avant le passage en monoflux de cette usine en juin 2008. On connaît la suite.

Au-delà des questions sur les productions futures du site, la plus importante pour la CGT reste celle de l’emploi. La direction ne garantit pas du tout qu’après ces opérations de modernisation, nous aurons un effectif au moins équivalent à celui d’aujourd’hui*. Alors une modernisation pour continuer à vider l’usine de ses salariés, c’est là le seul objectif de PSA ?

*la ligne de montage de la C4/DS4 doit employer 700 salariés actuellement, sans compter tous les sous-traitants. Combien demain, avec l’arrêt de cette ligne ?

Pour la CGT PSA, il doit y avoir un équilibrage des productions entre tous les sites pour permettre à tous les salariés de conserver leur emploi et leur salaire. Dans la période actuelle, c’est indispensable.

L’Etat au service des licencieurs

Cette annonce intervient le jour même où le gouvernement met 800 millions d’euros sur la table pour renflouer les actionnaires de PSA, alors que les caisses de l’Etat sont soi-disant vides. C’est donc l’argent de nos impôts, en augmentation, qui vont aller dans les coffres de PSA… qui supprime 11 000 emplois actuellement ! Evidemment, du côté des ministres qui nous parlent de « patriotisme économique » ou d’ « investissement avisé », c’est silence radio sur le sujet des suppressions d’emplois qui continuent de plus belle à Poissy et Mulhouse.

Pour rappel, le prétendu engagement de produire 1 millions de véhicules en France n’en est pas un : la direction a écrit dans son accord de compétitivité que c’est « une prévision qui reste soumise à la validité des hypothèses de marché ».

 

 

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