Automobile : la nécessaire riposte internationale

Publié le par Tout est Nous Robert Pelletier 31 mai 2012

Industrie emblématique du xxe siècle, l’automobile est en première ligne dans la crise économique d’aujourd’hui. La gigantesque restructuration du secteur tente de répondre à un double objectif : la saturation des marchés traditionnels des USA, d’Europe de l’Ouest et du Japon et le développement des marchés dans les grands pays tels que la Chine, l’Inde, le Brésil ou l’Europe de l’Est, d’un côté, et la sauvegarde de la profitabilité dans un secteur où la concurrence est très développée, de l’autre.

 

Pour ces raisons, les restructurations présentent à tout moment une dimension internationale. Qu’il s’agisse d’une redistribution complète des cartes tant industrielle que géographique aux USA ou des multiples stratégies d’alliance en Europe ou en Asie ou des processus d’externalisation, il s’agit toujours et partout d’une mise en concurrence des salariésEs pour le maintien des profits. Mais si les confrontations traversent les frontières, les réponses du mouvement ouvrier restent enserrées dans les États nationaux. L’avenir des GM Strasbourg, SevelNord, PSA Aulnay ou Madrid, Fiat, Opel, Ford Blanquefort, Renault Sandouville et des milliers d’emplois chez les sous-traitants se joue à l’échelle mondiale au cœur de groupes internationaux qui ne se souviennent de leurs racines nationales que pour demander les généreux subsides d’États conciliants.


Autant dire que la sortie de l’isolement des luttes est un enjeu décisif pour faire face aux offensives patronales. C’est dans ce sens que doivent se multiplier les rencontres, échanges internationaux. L’an passé une rencontre de militants de Fiat Italie et Pologne, Ford France et Espagne, Opel Pologne, Renault France et Espagne, PSA, Volvo-Trucks, Seat et Volkswagen s’était tenue à Amsterdam.

 

Cette année, pendant le week-end de l’Ascension, s’est tenue la réunion du 7e Conseil international des travailleurs de l’automobile à Munich. Cette rencontre, à l’intia­tive de groupes marxistes léninistes auxquels est liée Voie prolétarienne, a permis des échanges entre plus de 300 militants venus d’une vingtaine de pays, présents dans tous les groupes de la branche de Corée, des Philippines, du Brésil, et de la plupart des pays européens. La présence des camarades brésiliens de Con Lutas, de la CGT espagnole, d’Août 80 de Pologne, de la CGT de Renault Cléon ou PSA Sochaux, de Solidaires PSA montre que la volonté de tisser des liens par-delà les frontières est partagée par de nombreux militantEs et structures syndicales combatives.

 

Mais l’inégalité très importante de la représentativité des militantEs présentEs rend prématurée toute structuration accélérée de ce genre de coordination. Le débat doit continuer en vue de la prochaine réunion prévue pour 2014/2015. L’essentiel est de mettre en place des réseaux par groupes, par pays ou à l’échelle européenne pouvant servir de support à la construction de solidarités, de luttes communes, coordonnées. Les tâches sont immenses. La volonté des militantEs présentEs aussi.


Robert Pelletier

 

Publié dans Tout est à Nous jeudi 31 mai 2012 

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