Automobile : une mobilisation à construire
Voilà maintenant deux semaines que la CGT rendait public le plan de restructuration du groupe PSA entraînant la fermeture de trois sites -Aulnay (93), SevelNord (59) et Madrid (Espagne)- et la suppression de plusieurs milliers d’emplois directs et indirects.
Un moment déstabilisée, la Direction du groupe a patiemment mis en place une stratégie de contre communication pour mieux masquer ses projets. D’après la Direction, le projet dévoilé date de l’époque du plus profond de la crise et n’est plus d’actualité aujourd’hui. Ce contre-feu est largement soutenu par le gouvernement qui n’a pas lésiné sur les aides substantielles en millions d’euros et qui vise surtout le report de toute décision à après les présidentielles et législatives de 2012. Tout aussi logiquement le syndicat pro patronal SIA dénonce le dévoilement du projet par la CGT comme une opération visant à semer la peur et à la récupérer politiquement.
Dans le même temps, la Direction consulte le Comité d’Entreprise d’Aulnay sur l’augmentation des cadences et continue à mettre en place les équipes de week- end à Poissy avec l’accélération des cadences, le travail de nuit à Rennes et le travail gratuit le samedi à Mulhouse. Le tout n’a comme objectif que de faire douter les salariés.
Il y toutes celles et tous ceux qui, usé(e)s par la travail, pourraient voir comme une aubaine des charrettes de retraites anticipées. Pour d’autres la fatalité le dispute aux doutes sur la possibilité de construire le rapport de forces nécessaire pour faire reculer le patronat. Et la tentation d’attendre 2012 est perceptible. Pourtant, s’il ne faut rien attendre du gouvernement actuel (en dehors de l’envoi des flics), souvenons-nous de l’abandon du site de Vilvoorde ou des salariés de Michelin par le gouvernement Jospin.
C’est bien dès maintenant, par la mobilisation que nous pouvons bloquer les plans patronaux. L’appel à la grève et la manifestation par les syndicats de la métallurgie CGT du Nord/Pas-de-Calais, le jeudi 7 juillet à 10 heures à Valenciennes, peut être le point de départ d’une telle mobilisation. Au-delà du soutien, de la solidarité, la présence de représentant(e)s d’un grand nombre d’entreprises de la branche venu(e)s de France et pourquoi pas d’Espagne, à ce, rassemblement peut être l’occasion de la mise en commun de nos revendications et d’une construction de la mobilisation.