Aux Etats-Unis : le protectionnisme au secours de Ford et GM
A l'occasion du rappel des véhicules dangereux de Toyota, le secrétaire aux transports américains a lancé un appel public à la population :" Arrêtez de rouler Toyota". Ce discours protectionniste n'est pas nouveau de la part des autorités US qui depuis longtemps encouragent le "Buy US" ( Achetez américain). Mais aujourd'hui le gouvernement est actionnaire majoritaire de GM et agit directement comme un simple patron concurrent.
Ce qui est plus choquant, mais pas non plus nouveau, c'est l'attitude du syndicat de l'automobile américain UAW qui a organisé deux jours de protestation fin janvier 2010... devant l'ambassade japonaise à Washington sur le thème "Toyota est un danger pour l'Amérique" en même temps qu'il organise une pétition pour boycotter le constructeur japonais.
Il faut dire que le syndicat est aujourd'hui aussi un actionnaire important des entreprises automobiles américaines puisqu'il possède 17,5% des actions de GM et est actionnaire majoritaire de Chrysler. Il a obtenu cela à l'occasion de la crise en acceptant les plans de restructuration des constructeurs. Du coup il divise les travailleurs pour détourner leur colère contre les patrons qui licencient et bloquent les salaires. Pourtant il y aurait de quoi protester puisque GM a prévu de fermer 14 usines aux USA, remettant en cause 30 000 emplois directs et 100 000 emplois induits. Et aussi des moyens de protester puisque chez Ford les travailleurs ont refusé en novembre 2009 par un vote les concessions faites par l'UAW dans cette entreprise, c'est-à-dire l'acceptation du blocage des salaires et l'engagement à ne pas faire grève.
Avec la campagne menée contre lui, Toyota, qui a plusieurs usines sur le sol américain, a laissé entendre qu'il pourrait être amené à licencier aux USA. Il ne faudra pas compter sur l'UAW pour protester puisque le syndicat vient de s'illustrer en refusant de mener quelque action contre la fermeture prévue le 31 mars 2010 de l'usine Nummi à Fremont qui associe dans la même unité de production Toyota et GM et emploie 5 000 salariés. Les travailleurs et le syndicat local UAW de Nummi en ont été réduits début février à protester contre GM... et l'UAW.