Avec leurs milliards d'euros de bénéfices, Renault et PSA ont les moyens de créer des emplois et d'augmenter les salaires
Dans l’automobile, les projecteurs sont aujourd’hui braqués sur le mois de décembre 2010 qui a connu une forte augmentation des ventes comparée à décembre 2009. La réalité de l'automobile est celle d"une industrie qui n’en finit pas d'accumuler des profits et de supprimer des emplois en France et en Europe.
Dans cette situation, quelques données repères sont bonnes à rappeler. Les ventes automobiles en France ont baissé sur toute l’année 2010 de 2% par rapport à 2009. Et la baisse sera plus sensible sur tout le périmètre de l’Europe. La reprise des ventes et de la production d’automobiles au plan mondial est le fait des pays extérieurs à l’Europe, à l’Amérique du Nord et au Japon. Les profits restaurés dans l’industrie automobile mondialisée pour les groupes nord- américains, européens et japonais proviennent de cette situation.
Les ventes mondiales de PSA devaient atteindre 3,6 millions de voitures sur l’année contre 3,2 million en 2009. Celles de Renault devraient atteindre 2,6 millions de voitures contre 2,3 millions en 2009.
L’année 2010 sera une très bonne année pour les profits des deux groupes constructeurs français. PSA annonce un résultat net de 1,3 milliard d’euros et Renault un bénéfice de 3 milliards d’euros . Les pertes affichées en 2009 sont donc oubliées.
Pour Renault, les bénéfices annoncés proviennent d’opérations strictement financières avec la vente d’une partie des actions encore détenues par Renault dans le capital de Volvo Truck, ainsi que des gains fournis par les participations au capital de Nissan et du russe Auto Vaz, et de l’activité de la filiale roumaine Dacia qui produit les Logan et Sandero.
Carlos Ghosn, aux revenus de 9 millions d’euros par an, dirige le conglomérat industrialo- financier qu’est devenu Renault en faisant sans cesse décliner les activités de production en France et en Europe de l’Ouest. Et le résultat de cette politique est claire : rien pour l’emploi et les salaires, mais en revanche des profits spéculatifs et des rémunérations grossièrement scandaleuses pour les dirigeants et le PDG.
Le bénéfice de 1,3 milliard d’euros annoncé par PSA correspond à une activité industrielle d’avantage centrée sur la France et l’Europe que dans le cas de Renault. Il n’empêche que des menaces sur l’emploi pèsent nomment dans les usines de la région parisienne d’Aulnay et de Poissy.
Mais au delà de ces différences réelles, Renault et PSA pratiquent fondamentalement la même politique en utilisant les bénéfices engrangés cette année pour servir les actionnaires et largement rétribuer à coup de salaires, primes et de stock options les hauts cadres dirigeants, à commencer par les PDG.
Le gouvernement français avalise cette politique, lui qui restructure le secteur des sous-traitants, et qui a subventionné PSA et Renault avec le milliard d’euros qu’a finalement coûté la prime à la casse. Cette prime a effectivement servi à restaurer les profits de PSA et de Renault, mais pas l’emploi en France là où Renault et PSA produisent leurs plus grosses voitures très peu iconcernées par cette prime à la casse.
Les négociations salariales vont commencer dans l’industrie automobile en ce début d’année. Les bénéfices annoncés par PSA et Renault prouvent qu’ils ont les moyens de satisfaire les revendications de salaire. C’est cette vérité qu’il faudra répéter et répéter dans les semaines qui viennent.