Ce qu'il nous faut : un mai 68 qui aille jusqu'au bout !
Alors qu’il s’agit de la troisième journée de grève depuis la rentrée, le nombre de manifestants le 12 octobre a battu un nouveau record avec 3,5 millions de personnes.
Toutes les discussions dans les manifs et au boulot montrent qu’il existe un ras-le-bol profond. Ras-le-bol des salaires bloqués, ras-le-bol de la crainte des licenciements, ras-le-bol de nos conditions de travail, ras-le-bol des sureffectifs à l’école, de la casse de la santé,…Comme le dit le slogan, « ça ne peut plus durer, ça va péter ».
Surtout au delà du ras l’bol qui monte, on voit bien que le système dans lequel nous vivons n’apportera pas ce dont chacun à besoin. Ceux qui ont cru à l’individualisme et la concurrence entre collègues comme solutions pour s’en sortir, comprennent désormais que ce n’est pas le cas. Les illusions dans le capitalisme libéral sont en train de fondre comme neige au soleil.
La question des retraites est primordiale, car elle pose bel et bien un choix de société. Mais au-delà de cette bataille, qu’il faut gagner, nous sommes bien au début d’une confrontation plus globale qui se prépare entre deux camps, celui des classes populaires d’un côté à qui on veut faire payer la crise et celui de la bourgeoisie et ses alliés de l’autre. Oui, la lutte des classes est d’une actualité brûlante.
Comment gagner ?
Il est sûr que ce gouvernement et ses alliés ne feront marche arrière que contraints. Si les manifestations du samedi permettent à ceux qui n’osent pas se mettre en grève d’exprimer leur opposition, cela n’est pas suffisant. Dans les luttes comme sur le ring, il faut taper là où çà fait mal. Pour les patrons, qui donnent la ligne à Sarko, c’est quand on s’attaque à leur portefeuille, à leurs profits, à leur fric, qu’ils tremblent. Si on veut gagner, on ne fera pas l’économie d’une grève généralisée accompagnée d’un blocage des principaux secteurs de l’économie.
Après le 12 octobre, il faut passer à la vitesse supérieure. Ce ne sont pas les raisons de faire grève qui manquent mais parfois le sentiment qu’on ne peut pas gagner. Mais les choses bougent, les grèves se multiplient dans certains secteurs, mêlant la question des retraites aux revendications plus sectorielles telles que les effectifs, les salaires ou la question de l’emploi. A l’heure où nous écrivons ce tract, plusieurs assemblées générales de grévistes, dans les transports et la pétrochimie notamment, ont décidé de reconduire la grève mercredi 13. D’ici Samedi 16, date de la prochaine manifestation, nous devons multiplier les initiatives permettant de renforcer les liens entre les entreprises d’une même agglomération, entre le privé et le public afin d’avancer vers la grève généralisée dont nous avons besoin.
Nous sommes des millions à refuser cette réforme et les autres attaques. En face, ils ne sont que quelques milliers de privilégiés. La force est de notre côté, ensemble, unis, soudés, dans la grève, nous pouvons gagner.
Gagner contre Sarko et Parisot ne se limite pas à faire sauter quelques têtes, même si cela est nécessaire. Gagner durablement nécessite d’aller bien plus loin qu’un simple changement de gouvernement ou de majorité. Croire qu’il suffirait d’échanger Sarko contre Aubry ou DSK, est une fausse solution. Pour sauver nos retraites, défendre nos emplois, transformer nos conditions de travail, il faut changer radicalement d’orientation politique, remettre en cause le pouvoir des actionnaires et des patrons afin que ceux qui décident soient ceux qui produisent.
Pour cela, il nous faut un nouveau mai 68 qui aille jusqu’au bout.
La question de la grève politique est posée. C’est notre affaire à tous.