Chez Fiat Pologne : les informations du syndicat Août 80

Publié le par yndicat Août 80 14 février 2011

Quelques semaines  ont passé depuis la nouvlle année, les  salaires de janvier ont été payés - et voilà ce qui arrive. C'est encore un salaire sans heures supplémentaires. La majorité des salariés en recevant les fiches de paye a connu des émotions. Rien de surprenant. Pour leur dur travail, certains ont touché 1500-1700 zlotys [380-430 euro]. Le mois suivant on annonce encore des payes très basses. Et de plus on ne voit pas le bout du tunnel.


Pourquoi ce pessimisme? On voit qu'au cours des derniers mois les salariés et leurs besoins ont été oubliés. La direction et les autres syndicats se sont concentrés sur la lutte contre "Août 80", laissant tomber les attentes des travailleurs.


Le Syndicat libre "Août 80" a mis en avant la revendication d'une augmentation de salaires de 850 zlotys [215 euro], en appelant en même temps les autres syndicats à une action commune. Sans réactions.


Nous maintenons notre revendication, mais nous pensons qu'il n'y a plus de temps pour retarder les négociations salariales. Une partie des travailleurs a déjà montré sa détermination et sa surprise devant les bas salaires : le 10 février 2011 sur le terrain de l'entreprise il y a eu de nombreux cas de sabotage. C'est un signal fort pour la direction de Fiat et une mise en garde qu'une telle situation ne peut durer.


Il est temps de mettre fin aux harcèlements et aux chantages envers les travailleurs, il est temps d'arrêter de forcer les travailleurs pour qu'ils se désyndicalisent et en particulier pour qu'ils quittent notre syndicat. Le temps de payer honnêtement pour un travail honnête est arrivé.


Nous pensons qu'il n'y a pas d'autre solution. Nous approchons du début des négociations jusqu'au 18 février. Après nous proposerons la solution suivante : un référendum pour répondre oui ou non à une seule question : Soutiens- tu l'exigence de l'augmentation des salaires de 850 zlotys à partir du 1 février 2011 ?


Si nous recevons lle vote « oui » des travailleursà cette question,  nous aurons encore besoin d'une autre information : est-ce que les travailleurs sont prêts à soutenir activement cette revendication. Nous ne voulons pas raconter des histoires ni promettre des montagnes d'or. Nous le répétons : les travailleurs auront l'augmentation qu'ils auront gagner par la lutte. Ce ne sont pas les résultats économiques qui décident du montant de nos salaires. Il faut que la direction se rende compte que les travailleurs ne reculeront pas, même devant la grève, pour obtenir des salaires plus hauts - c'est la seule chance pour des augmentations décentes. Il n'y a pas d'autre voie.


Nous n'avons pas l'intention d'écouter les lamentations  des autres, syndicats comme quoi ce n'est pas le moment de la lutte, qu’il faudrait nous satisfaire de miette, qu'il faut sauvegarder les emplois, au lieu d'exiger des augmentations décentes des salaires. Sans doute plus d'un syndicat est prêt de se satisfaire de peu toet de signer de nouvelles limitations anti-ouvrières, par exemple la flexibilité du travail. C'est un danger réel.

 

Depuis plusieurs mois la direction utilise les chefs pour lutter contre notre syndicat. On a fait démissionner 200 membres du syndicat. Ils veulent nous faire perdre la représentativité [1] car alors les autres syndicats en place signeront n'importe quelle merde qu'on leur présentera.


Si les travailleurs veulent cela, tant pis. Nous reconnaîtrons alors qu'il ne faut pas continuer à lutter pour les droits des travailleurs et qu'il suffit de lécher les assiettes vides. Mais alors, sans nous.


Mais si ce n'est pas le cas, si les travailleurs veulent obtenir que le travail chez Fiat Auto Poland soit une récompense et non une condamnation, alors il faut clairement et activement soutenir notre action.


Une des principales formes de soutien c'est de s'inscrire massivement dans notre syndicat pour  la construction d'une force capable de lutter  de manière efficace pour les augmentations de salaire dues aux travailleurs et une des conditions de travail sécurisées avec la garantie de cadences régulières. Si vous acceptez que "Août 80" soit détruit, alors bientôt Fiat pourra changer de nom pour se nommer Fiatronka [2]. La couleur du logo a déjà été modifiée de bleue en rouge…

 

Traduction JM



Notes du traducteur :
1. En Pologne, légalement, un syndicat doit réunir au  moins 10% du personnel pour bénéficier du statut d'un syndicat représentatif. La direction de l'entreprise ne peut modifier les conventions collectives sans l'accord des syndicats représentatifs… Ainsi la flexibilité du travail n'a pu être imposée chez Fiat Auto Poland en septembre 2010 car le syndicat libre "Août 80" a refusé de signer la modification de la convention collective (que les autres syndicats - OPZZ et Solidarnosc entre autres - ont signé).
2. Jeu de mot renvoyant à la chaîne de supermarchés "Biedronka" (coccinelle), possédée par une miliardaire portugais, tristement célèbre pour les conditions de travail indignes et pour le harcèlement de ses salariés.

Publié dans Autres-constructeurs

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