Chez Florence et Peillon à Vaux en Velin , 30 000 euros pour les licenciés
La grève débloque une prime de 30 000 euros pour les licenciés Après 24 heures de grève totale, les travailleurs de la fonderie Florence et Peillon de Vaulx-en-Velin ont obtenu la promesse d'une indemnité extra-légale de 30 000 euros pour la centaine de salariés qui vont perdre leur emploi.
C'est au mois de septembre que le groupe Zen a annoncé son intention de se débarrasser de l'usine de Vaulx-en-Velin. Depuis un an les menaces planaient sur l'avenir des 360 travailleurs de cette fonderie. La centaine d'intérimaires avaient été renvoyés au cours du premier semestre, tandis que les jours de chômage partiel se multipliaient.
La direction invoquait une baisse de l'activité de plus de 30 % en renvoyant la responsabilité aux donneurs d'ordres. Renault en particulier a quasiment supprimé toute commande et a décidé de faire fondre ses pièces en Roumanie. Seul PSA semble avoir encore besoin actuellement des pièces fabriquées à Vaulx-en-Velin.
Début novembre, un plan de redressement judiciaire était annoncé, avec 120 postes sur la sellette. Sans vraiment d'espoir de pouvoir sauver les emplois menacés, les travailleurs de Florence et Peillon estimaient par contre que Renault et PSA devaient payer 30 000 euros d'indemnités extra-légales, comme à Rencast dont ils avaient suivi attentivement la lutte.
Après avoir été bercés de promesses plusieurs jours sur l'obtention de cette prime, y compris par le directeur de l'usine qui se faisait passer pour l'avocat des salariés auprès de PSA et Renault, la colère a brutalement éclaté le 17 novembre. Les salariés ont appris ce jour-là que, comme Renault refusait finalement de payer sa part de la prime, PSA, qui s'était pourtant engagé, se retirait aussi. Après un rassemblement décidé par les syndicats, l'immense majorité des travailleurs ont voté la grève qui a été quasiment totale. Des employés de bureau, des techniciens et même des cadres se sont spontanément joints au piquet de grève. Certains ingénieurs se sont fait gentiment chambrer par les ouvriers.
L'usine a ainsi été occupée pendant 24 heures, les salariés restant sur le site autour d'un feu. Des moules pour fabriquer des pièces de Renault avaient été entreposés à l'entrée de l'usine pour bloquer la circulation d'éventuels camions. Les grévistes étaient déterminés à obtenir ce que tous considéraient comme un dû.
Le lendemain, l'administrateur annonçait que la prime était finalement accordée, chaque constructeur payant la moitié. Les heures de grève seront payées et les départs ne se feront qu'au volontariat. Il semble que les besoins urgents en pièces de PSA aient contribué à emporter la décision.
La grève a continué encore quelques heures car nombre de grévistes restaient méfiants devant cette promesse. Beaucoup se doutent aussi qu'il y aura d'autres licenciements dans peu de temps et ils voulaient la garantie que les prochains licenciés toucheront la même somme. Certains grévistes estimaient en outre que le groupe Zen, leur employeur, devrait ajouter lui aussi 15 000 euros à la prime payée par les constructeurs.La grève s'est arrêtée avant d'obtenir cette revendication légitime. Mais le moral a clairement changé dans l'usine, car tous sont convaincus d'avoir obtenu une première victoire, et beaucoup parlent de la suite.
Correspondant LO
C'est au mois de septembre que le groupe Zen a annoncé son intention de se débarrasser de l'usine de Vaulx-en-Velin. Depuis un an les menaces planaient sur l'avenir des 360 travailleurs de cette fonderie. La centaine d'intérimaires avaient été renvoyés au cours du premier semestre, tandis que les jours de chômage partiel se multipliaient.
La direction invoquait une baisse de l'activité de plus de 30 % en renvoyant la responsabilité aux donneurs d'ordres. Renault en particulier a quasiment supprimé toute commande et a décidé de faire fondre ses pièces en Roumanie. Seul PSA semble avoir encore besoin actuellement des pièces fabriquées à Vaulx-en-Velin.
Début novembre, un plan de redressement judiciaire était annoncé, avec 120 postes sur la sellette. Sans vraiment d'espoir de pouvoir sauver les emplois menacés, les travailleurs de Florence et Peillon estimaient par contre que Renault et PSA devaient payer 30 000 euros d'indemnités extra-légales, comme à Rencast dont ils avaient suivi attentivement la lutte.
Après avoir été bercés de promesses plusieurs jours sur l'obtention de cette prime, y compris par le directeur de l'usine qui se faisait passer pour l'avocat des salariés auprès de PSA et Renault, la colère a brutalement éclaté le 17 novembre. Les salariés ont appris ce jour-là que, comme Renault refusait finalement de payer sa part de la prime, PSA, qui s'était pourtant engagé, se retirait aussi. Après un rassemblement décidé par les syndicats, l'immense majorité des travailleurs ont voté la grève qui a été quasiment totale. Des employés de bureau, des techniciens et même des cadres se sont spontanément joints au piquet de grève. Certains ingénieurs se sont fait gentiment chambrer par les ouvriers.
L'usine a ainsi été occupée pendant 24 heures, les salariés restant sur le site autour d'un feu. Des moules pour fabriquer des pièces de Renault avaient été entreposés à l'entrée de l'usine pour bloquer la circulation d'éventuels camions. Les grévistes étaient déterminés à obtenir ce que tous considéraient comme un dû.
Le lendemain, l'administrateur annonçait que la prime était finalement accordée, chaque constructeur payant la moitié. Les heures de grève seront payées et les départs ne se feront qu'au volontariat. Il semble que les besoins urgents en pièces de PSA aient contribué à emporter la décision.
La grève a continué encore quelques heures car nombre de grévistes restaient méfiants devant cette promesse. Beaucoup se doutent aussi qu'il y aura d'autres licenciements dans peu de temps et ils voulaient la garantie que les prochains licenciés toucheront la même somme. Certains grévistes estimaient en outre que le groupe Zen, leur employeur, devrait ajouter lui aussi 15 000 euros à la prime payée par les constructeurs.La grève s'est arrêtée avant d'obtenir cette revendication légitime. Mais le moral a clairement changé dans l'usine, car tous sont convaincus d'avoir obtenu une première victoire, et beaucoup parlent de la suite.
Correspondant LO