Clara et Henri Benoits : Révolutionnaires et anticolonialistes à Renault Billancourt

Clara et Henri Benoits ont travaillé à Renault  Billancourt pendant près de quanrante ans, des années 1950 aux années 1990. Dans ce livre, ils racontent leurs parcours militants, leurs engagements à la CGT, leur participation à la grève générale de mai 1968 et leur soutien aux Algériens pendant la guerre d'indépendance. Mercredi 12 novembre à partir de 18h30, ils seront présents, avec Mohammed Harbi, pour présenter et discuter autour du livre, à la librairie La Brêche 27 rue Taine Paris 12ème. Métro Dausmenil Pour se procurer le livre, voir notamment  La Brêche

Clara et Henri Benoits : elle, fille d'immigrés hongrois, et lui, gamin des fortifs, se sont rencontrés au début des années 1950 dans l'usine Renault de Billancourt. Plongés dans cette Babel ouvrière, ils témoignent de l'irruption des guerres coloniales d'Indochine et d'Algérie, et de l’activité de ceux qui y ont organisé le FLN, leurs camarades dans l'usine. Que la Fédération de France du FLN ait choisi parmi les « témoins » de la manifestation du 17 octobre 1961 cinq militants salariés de cette usine, dont Henri et Clara, est la mesure de la portée politique de ce soutien.

Clara, rare déléguée aux côtés des ses collègues et camarades hommes, luttait dès les années 1950 contre les discriminations frappant les femmes dans les ateliers et services de Renault. Surnommée « mitraillette » pour sa pugnacité à défendre ses collègues, son engagement féministe se prolonge dans sa participation au groupe femmes Renault,

Entrés dans l’usine en 1949-1950 et membres actifs de la CGT, Clara et Henri Benoits ont travaillé et lutté pendant près de quarante ans à Renault Billancourt. Clara, militante du PCF jusqu’en 1969 et Henri, se revendiquant toujours du marxisme révolutionnaire et de la IVème Internationale, ont été des militants critiques, mais jamais isolés.

Dans cette chronique de plus de cinquante années de luttes se succèdent les premières manifestations syndicales de 1945 où travailleurs algériens et vietnamiens défilent ensemble, le vécu quotidien de militants syndicaux au plus près de leurs collègues de travail, l'indépendance conquise par l'Algérie en 1962, l'occupation de Billancourt pendant la grève générale de 1968, les luttes des ouvriers immigrés, et l'agonie du site aujourd'hui partagé entre friches industrielles et immeubles de standing.

Solidarité ouvrière et internationalisme, voilà leur fil conducteur.