Continental Toulouse-Foix-Boussens : le référendum patronal boycotté
Le 13 septembre, la direction locale de l’équipementier automobile prétend organiser une « consultation » des salariés des trois sites leur demandant d’approuver un « plan PP » de réduction de « 8 % de la masse salariale » sur cinq ans incluant diverses mesures de diminution des salaires nets et division par 2 de la prime annuelle d’intéressement, suppression de jours de RTT et non-remplacement des départs à la retraite et démissions. Les patrons de Continental prétendent faire accepter aux Conti de travailler plus pour gagner moins… soit une perte de 400 € net par mois et par salarié, selon le calcul de Jörg Schustereit, le secrétaire du comité européen d’entreprise de Continental AG.
Les représentants CGT et CFDT de Toulouse-Foix-Boussens, majoritaires aux comités d’entreprise locaux, ont voté contre le « plan PP » et appellent les salariés au boycott de la« c onsultation » et, le jour même, à 13 h 30, à un rassemblement-manifestation sur la zonein dustrielle toulousaine de Basso-Cambo.
A bon droit, quand on sait que Continental est une multinationale florissante : « Le bénéfice d'exploitation a bondi à 516,7 millions d'euros contre 38,8 millions un an auparavant, soit une envolée de 1 231,7 %. Conti a dégagé en outre un bénéfice net de 121,2 millions d'euros […]. Le chiffre d’affaires semestriel consolidé a augmenté de 40 % à 12,7 milliards d'euros, tandis que le bénéfice d'exploitation semestriel de l'ensemble du groupe progresse à 1,3 milliardd'eu ros […] » (La Tribune, 27 juillet 2010).
Cet acharnement du président du directoire de Continental, Elmar Degenhart, à faire payer sa crise aux travailleurs des 26 sites de la multinationale répartis sur une dizaine de pays dans le monde, révèle La Tribune, s’explique par le jeu de Monopoly dans lequel il s’est engagé, coincé entre le remboursement des 11,4 milliards d’euros de l’achat de Siemens VDO en 2007, et celui de la dette de 8 milliards d’euros qui pèse sur le groupe familial Schaeffler qui contrôle Continental. Il en appelle au « patriotisme d’entreprise » pour que les travailleurs se sacrifient sur l’autel de l’accumulation du capital des patrons actionnaires de l’entreprise.
De Regensburg, en Allemagne, autre site concerné par le « plan PP », où ce sont les 35 heures de travail hebdomadaires qui sont dans le collimateur de la direction locale, à Toulouse, c’est le patriotisme du Travail contre le Capital qu’il s’agit de promouvoir. Nos vies valent plus que leurs profits. Vive la solidarité internationale des travailleurs de Continental pour faire plier le patronat.
Pour le NPA Midi-Pyrénées, Myriam Martin, porte-parole
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