Alerte : de 40.000 à 50.000 emplois sont menacés chez les équipementiers automobiles francais

Publié le par Selon "Les Echos" 8 février 2010

Les fournisseurs automobiles installés en France, qui ont déjà supprimé près de 35.000 emplois en 2009, vont continuer à réduire massivement leurs effectifs, selon le rapport établi à la demande du ministre de l'Industrie, Christian Estrosi.

C'est maintenant un rapport officiel qui le confirme : les travailleurs des sous traitants et des équipementiers seront en 2010 comme en 2009 les premières victimes des restructurations qui frappent l'industrie automobile. Les vagues de fermetures d'usine et de licenciements qui ont frappé tant d'usines de fournisseurs automobiles vont donc se poursuivre. Ce qui est à l'ordre du jour, c'est comme en 2009, la préparation d'une riposte tous ensemble du secteur. Et cette fois ci nous sommes prévenus.
Les fournisseurs automobiles établis en France ont beau avoir déjà supprimé massivement des emplois en 2009, le travail de restructuration est encore loin d'être achevé. La filière pourrait encore réduire ses effectifs de 40.000 à 50.000 personnes dans les deux années à venir dans l'Hexagone, d'après le rapport établi fin novembre dans le cadre de la commission pour le soutien aux sous-traitants, réunie par Christian Estrosi.

Un dossier embarrassant sur le bureau du ministre de l'Industrie, qui vante plus volontiers les records de ventes liés à la prime à la casse que le retour de bâton qui suivra dans les prochains mois. « Le marché automobile est encore dans la queue de comète de la prime à la casse. L'atterrissage, qui devrait intervenir à partir du mois de mars, se répercutera forcément sur l'emploi », anticipe un proche de la commission.

Le calcul des experts qui ont travaillé pour le ministre de l'Industrie se base sur un sondage auprès des professionnels du secteur, en particulier les équipementiers de rang deux ou plus, nombreux et positionnés sur des segments très divers. Il en ressort que les sureffectifs atteignent actuellement 25.000 emplois pour la sous-traitance et 14.000 pour les équipementiers de rang un, c'est-à-dire ceux qui traitent directement avec les grands constructeurs. En ajustant le calcul par rapport à l'évolution à venir de la production automobile tricolore et les éventuels efforts de productivité, le groupe de travail tombe même sur une estimation de 40.000 à 50.000 emplois en trop. Cette étude permet de mesurer l'ampleur des dégâts en termes d'emplois sur un secteur de la sous-traitance très éclaté.

Voir article "Les échos" publié le 5 février 2010

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