Nouveaux débrayages à Peugeot-Mulhouse .
Nouveau débrayage jeudi 18 février à PSA Mulhouse
Ce matin au Montage en Tournée B, une quinzaine de caristes ont à nouveau débrayé pour une augmentaiton de 50 euros. Aidés de militants, ils ont tourné sur les chaines de l'atelier ( près de 3 000 salariés) en criant notamment comme dans la plupart des autres débrayages du mois :" augmentez les salaires, pas les actionnaires", "embauchez les précaires"...
S'ils n'ont réussi à entraîner qu'une poignée d'ouvriers avec eux, ces multiples débrayages, même petits, ce sera le 7ème en moins d'un mois, font monter l'ambiance dans les ateliers. D'autant plus que les plus anciens se souviennent que la grande grève de 1989 sur le site, n'avait été déclenchée qu'au bout de 4 jours où une petite trentaine d'ouvriers du secteur moteurs du Fata n'avaient eu de cesse de circuler dans les ateliers en criant leurs slogans et en appelant à s'y mettre tous.
Sur le dernier mois il y a eu 6 débrayages à l'usine ce qui est assez nouveau par rapport à toute la période passée.
Le premier a eu lieu en Mécanique fin janvier suite à l'annonce de l'augmentation de 1% donnée par Peugeot. 30 à 35 salariés par tournée sur deux tournées en Mécanique D ont débrayé une journée entière pour protester contre cette hausse dérisoire.
Ensuite ce sont des caristes du Montage toujours fin janvier qui ont débrayé pour une augmentation de 50 euros en mettant un ultimatum à la direction.
Puis c'est dans l'atelier du Ferrage que des ouvriers ont débrayé contre les samedis travaillés.
Ensuite c'est à l'Emboutissage, le 11 février, à nouveau une journée entière de 90% de tout un atelier sur deux tournées avec environ 150 salariés en grève pour une protestation sur un peu tout: les salaires, l'absence de participation et d'intéressement, les charges de travail, le travail le samedi.
Enfin c'était au Montage le 16 février où d'une part une dizaine de caristes reprenaient à nouveau leur action pour 50 euros et où d'autre part une cinquantaine de travailleurs débrayaient pour protester contre les 1%, l'intéressement, les charges de travail et le travail obligatoire le samedi.
Ce sont de petits débrayages mais cela faisait longtemps qu'il n'y en avait pas eu. Par ailleurs ce qui est notable, c'est que tous ceux qui participent à ces débrayages sont très contents de ce qu'ils font avec un écho très favorable autour d'eux, sans illusions sur l'efficacité de leur action à peu nombreux mais pas déçus de leur faible nombre et se sentant par contre représentant d'une ambiance montante, celle d'une "marmite qui est en train de bouillir autour d'eux" pour reprendre l'expression de l'un d'entre eux. Les samedis en veux-tu en voilà, les charges de travail qui deviennent démentielles, les voitures qui se vendent bien, l'absence de participation et d'intéressement, les 1% d'augmentation mais par contre les 500 millions de lingots d'or volés dans la salle de bains d'un membre de la famille Peugeot, tout cela fait qu'il y a un sentiment que la crise a bon dos. Et là dessus se rajoute le projet de repousser l'âge de départ à la retraite...
A ces débrayages il faut rajouter dans la même période ceux sur les salaires à Peugeot-Sochaux, 500 le 28 janvier, 700 le 4 février et 300 le 5 février.
Est-ce un signe d'un réchauffement du climat social ? Espérons-le.
Voir aussi l''article reçu le 6 février 2010