Face à la revendication d'augmentation de 40% des salaires, Renault Dacia menace de délocaliser
Rien n'est réglé pour les salaires chez Renault Dacia en Roumanie !
Les 14 séances de négociations entre les syndicats et la direction de Dacia-Groupe Renault qui ont débuté le 20 février dernier n’ont pas encore abouti. La grève des 20 et 21 mars a été un moment important de la mobilisation chez Renault Dacia. Elle aurait fait perdre 26 millions de dollars à Renault Dacia.
Les revendications des salariés portent sur une hausse des salaires de l’ordre de 40 % alors que la direction de Dacia est déjà prête à lâcher 9 %. Ampleur des revendications et importance des concessions déjà cédées par la direction : on est loin du blocage des salaires appliqué par Renault en France et accepté par quelques syndicats.
Les salariés demandent une augmentation du salaire mensuel de 480 lei , soit 110 euros, ainsi qu’une prime de résultat de 1600 lei, soit 330 euros. Le salaire moyen chez Dacia est aujourd’hui de 3500 lei, soit 805 euros.
Ils menacent de délocaliser !
Face à ces revendications, la direction de Dacia a répondu menace de délocalisation ! «Si cette protestation ne devient pas raisonnable, et si les employés maintiennent leurs exigences irréalistes, il y a une grande probabilité de transférer une partie importante de la production au Maroc," a déclaré à l’agence Reuters le vice-président de Dacia Constantin Stroe "Dans les usines au Maroc, le salarié ne gagne que 54 pour cent du salaire d'un employé roumain", a-t-il poursuivi.
La mise en concurrence de toutes les usines n'épargne aucun site. Au moment du choix de l'installation à Tanger, Renault avait comparé avec l'agrandissement du site de Roumanie, et préfère la solution permettant cette mise en concurrence. Le chantage d'aujourd'hui en est la conséquence !
Les patrons de l'automobile et des autres branches industrielles cherchent partout là où l'herbe est plus verte pour espérer le maximum de profits. Mais ils rencontrent et rencontreront partout l'expression de la résistance des salariés. Voilà ce que prouve l'exemple de la mobilisation des travailleurs roumains. Ils ont besoin de notre solidarité. On a besoin d'apprendre de leur détermination !