FIAT-Italie : le « plan Marchionne », modèle de la contre-réforme du droit du travail en Europe

Publié le par Alvaro Rein, Gorka Larrabeiti Sinpermiso 23 janvier 2011

Le  NPA met  en ligne la traduction d'un article publié sur le site www.supermiso.info 

 

« Les droits reposent avant tout sur des devoirs. Nous sommes habitués à exiger seulement des droits et nous ne nous souvenons jamais de nos devoirs. D'un point de vue éthique et moral, je crois que la hiérarchie entre ces deux concepts est importante. Lorsque l'on parle des droits dans ce pays, on créé une énorme confusion. Soyons francs ; les droits doivent reposer avant tout sur les devoirs » (Sergio Marchionne, patron de FIAT)

Le capitalisme est toujours sorti de ses crises avec de profonds changements qui redessinent les rapports de force entre la classe ouvrière et le capital, des changements qui, en général, ont toujours été favorables au second. À mesure que le marché mondial se récupère de cette dernière « grande récession », rien n'illustre mieux cette tendance historique que les attaques radicales menées ces derniers mois en Europe contre le cadre existant des négociations collectives.

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En guise de conclusion: la centralité absolue du conflit capital/travail aujourd'hui

Pour ceux qui depuis un certain temps à gauche parlent de la perte de centralité de la classe ouvrière industrielle, le conflit actuel chez FIAT ne peut que briser tous leurs schémas. Si la classe ouvrière industrielle des pays avancés était morte, si elle avait cessé d'être relevante et s'il ne resterait pour ainsi dire à la gauche qu'à lui dire adieu (comme le pronostiquait André Gorz dans son fameux livre « Adieu au prolétariat » dans les années... 80), comment est-il possible qu'un conflit qui touche une poignée d'ouvrier dans deux usines italiennes est en train de monopoliser ainsi le débat politique de tout un pays, au point d'obliger toutes les forces politiques à se positionner par rapport à lui?

La réalité ne serait-elle pas plutôt inverse? N'est-il pas temps que ce soit au contraire la classe ouvrière et ses syndicats de classe qui dise adieu aux forces politique de la gauche majoritaire, car ces dernières ont cessé de représenter, ne serait-ce que faiblement, ses intérêts dans la lutte et le débat politque, devant la société? C'est une question qui n'est pas moins relevante en Italie, en Espagne ou ailleurs vu que depuis longtemps déjà le patronat peut compter avec les partis majoritaires de droite et de gauche pour les représenter.

A l'extérieur de l'Italie, l'offensive radicale de Marchionne contre le syndicalisme de classe est suivie depuis avec une attention enthousiaste et minutieuse par les grands médias du capitalisme global comme le « Financial Times » ou « The Economist ». Et c'est bien naturel. La classe sociale qu'ils servent a une vision suffisament claire des choses pour comprendre parfaitement que les luttes des classes qui se déroulent dans chaque pays pris isolément, et dont on pourrait superficiellement croire qu'elles sont déconnectées entres elles, forment en réalité un tout, une lutte globale pour changer les rapports de force globaux entre les classes dans tous les pays. Ils savent très bien ce qui est en jeu. Mais nous, le, savons-nous?

 


 

Pour lire l'article complet, accéder au site du NPA

 

Lire le dossier Fiat du blog NPA Auto Critique

Publié dans Autres-constructeurs

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