Grève de la faim PSA Poissy : le bout du tunnel ?
« Lundi soir, PSA nous accordait enfin les mêmes moyens syndicaux qu’aux autres, des postes correspondant à nos qualifications, le paiement de la grève à partir du 1er octobre avec 3 mois de repos. Mais ils ne veulent pas d’un audit indépendant sur les risques psycho-sociaux dans la boîte. C’est sûr qu’ils en ont à cacher. Alors on va frapper plus fort encore, avec le comité de soutien. »
Ahmed Oubakhti, secrétaire SUD PSA-Poissy, au 42ème jour de grève de la faim
Lundi, 41ème jour, encore des négociation alors que le sous -préfet et le directeur départemental du travail sont présents, PSA donne le ton en interdisant au maire PS (soutien très tardif, certes) de siéger, et plus grave, impose que la séance se tienne au deuxième étage alors qu'il y a une salle au rez-de-chaussée. Deux grévistes sur les 7, trop affaiblis, se retrouvent donc exclus délibérément.
Ces négociations ont quand même péniblement permis d'avancer, tard dans la soirée, sur des points que PSA refusait totalement jusqu'alors : mêmes moyens syndicaux pour SUD que pour les autres syndicats, des postes correspondant à la qualification des grévistes, le paiement de la grève à partir du 1er octobre avec 3 mois de repos. Ce n'est pas rien.
Mais alors que les grévistes ont accepté que la question des indemnités soit reportée aux Prud'hommes, les représentants de la direction ont bloqué sur la revendication qui touche l'ensemble des salarié-e-s de l'usine : après avoir accepté le principe d'un audit sur les risques psycho-sociaux dans l'entreprise, ils ont exigé au dernier moment que cet audit soit réalisé par leur propre cabinet.
Le sous-préfet n'était pas content, mais PSA ne s'en trouve guère ébranlé. Rappelons qu'en matière d'audit, l'Etat pourrait envoyer des inspecteurs du travail avec mission d'interroger qui ils veulent, de se faire communiquer tout document utile... Il faut croire que PSA a beaucoup de choses à cacher. Les grévistes sont très en colère; ils maintiennent les poursuites pénales engagées avec Solidaires contre le PDG, coupable par sa passivité de mise en danger de la vie d'autrui. La lutte continue, déterminée, avec le comité de soutien.