Hollande à Rodez : des syndicats baillonnés
Hollande était à Rodez dans l'usine Bosch le 29 mai 2013. Les images des journaux télévisés ont montré des salariés attentifs à la "bonne parole" présidentielle. L'envers du décor est bien différent. La police veillait au grain : militants syndicaux et politiques se sont vus contrôler aux abords de l'usine, et leurs voitures fouillées par la police. Tracts, affiches, banderoles et mégaphone ont été confisqués. Pas de détail : le syndicat SUD de l'usine pourtant signataire de l'accord d'entreprise a vu ainsi tout son matériel embarqué. Et pendant ce temps Hollande prenait la pose "ouvrière" pour la presse nationale.
Les syndicats de l'Aveyron SUD, CGT et FSU ont protesté contre cette grave atteinte aux droits d'expression syndicale dans le communiqué suivant :
Après Dijon, des syndicats bâillonnés à Rodez
François Hollande avait communiqué sur la volonté d'un dispositif policier « light » pour la visite en Aveyron le 29 mai 2013
A l'usine Bosch que le président allait visiter, notamment pour faire la promotion d'un Accord National interprofessionnel fortement contesté, tant localement que nationalement , deux militants syndicaux de SUD Métal/ Bosch se sont vus confisquer manu militari leurs affiches et porte voix : apparemment, il ne fallait pas qu'il y ait de vois dissonantes dans le parcours présidentiel très balisé.
La police a également arrêté une autre voiture dont le conducteur n'avait commis aucune infraction au code de la route, juste parce qu'il y avait à l'intérieur du matériel syndical. Le véhicule a été fouillé et les affiches intersyndicales SUD-CGT-FSU, les drapeaux et le mégaphone de Solidaires 12 ont été saisis pour des motifs dont on ne peut comprendre la légitimité quand on se place du point de vue du bon sens démocratique
Le discours syndical dans son expression et sa diffusion publiques relèverait il d'un crime ou d'un délit « flagrant », « d'une atteinte grave à la sécurité des personnes et des biens » et d'un danger immédiat pour justifier la fouille d'une voiture, mais surtout la confiscation des tracts syndicaux ?
« Je veux saluer le syndicalisme français » aurait précisé François Hollande dans la journée. « On a besoin de ce dialogue, de cette concertation »
Ah, tiens ? Ce n'est pas ce que tout le monde a cru comprendre.
Hier, force a été de constater que si les gouvernements ont changé, si les discours ont changé, c'est surtout en apparence, car malheureusement certaines pratiques semblent perdurer !
Faut -il y voir un rapport quelconque avec le fait que l'amnistie des militants syndicaux a été refusée ?
Les organisations syndicales, Solidaires 12, FSU, CGT dénoncent vivement et solennellement l'entrave qui a été faite à la liberté d'expression et au droit syndical et réaffirment avec force que la loi d'amnistie doit être votée.